Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, s'est rendu jeudi sur le futur site de l'Académie internationale contre le terrorisme qui doit voir le jour en 2019, dans la station balnéaire de Jacqueville (à 50 km d'Abidjan) a rapporté un journaliste de l'AFP.
Le projet a pris du retard et les travaux n'ont pas débuté, mais M. Le Drian ainsi que le ministre ivoirien de la Défense, Hamed Bakayoko, ont tenu à réaffirmer leur engagement en faveur de l'école, une idée née lors du sommet UE-Afrique en 2017.
"C'est contre le terrorisme que nous avons décidé de lutter ensemble", a déclaré M. Le Drian, estimant que ce partenariat pour l'académie était "essentiel pour le sécurité de la Côte d'Ivoire mais aussi pour la sécurité de
l'ensemble de a région". Le ministre a rappelé que "non loin" du site, une attaque jihadiste avait fait 15 morts dans la station balnéaire de Grand-Bassam en mars 2016.
M. Bakayoko a assuré qu'il fallait "prévenir un fléau qui déstabilise notre continent".
"Les terroristes ont toujours une longueur d'avance (...) Former nos policiers, nos magistrats nos militaires va nous permettre d'anticiper, de devancer (...) par la connaissance de leurs modes opératoire, ou de financement" a souligné M. Bakayoko.
L'Academié comprendra une école à vocation régionale, un centre d'entraînement pour les unités d'intervention avec notamment un champ de tir ainsi qu'un centre de prospective et d'analyse de la menace terroriste.
"Il sera adossé à un centre des forces spéciales ivoiriennes", a précisé M. Bakayoko qui a chiffré son coût à environ 20 millions d'euros.
"L'ambition est de favoriser la prise en compte globale du terrorisme, depuis le renseignement jusqu'au traitement judiciaire en passant par l'action des forces spécialisées", souligne le ministère français des Affaires
étrangères.
M. Le Drian, qui s'est rendu dans l'après-midi à Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne, doit ensuite rejoindre Ouagadougou où la sécurité sera aussi au coeur des discussions.
Longtemps préservé, le Burkina, frontalier du Mali et du Niger, est désormais régulièrement le théâtre d'attaques jihadistes, qui ont commencé dans le nord et se sont étendues dans l'est du pays.