L’accès à l’eau et aux pâturages « est à l’origine des conflits entre les agriculteurs et les éleveurs », selon une étude sur le pastoralisme et la sécurité en Afrique de l’Ouest et du Sahel.
Selon la chargée d’analyse et de recherche au Bureau des nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et du Sahel (UNOWAS) qui présentait l'étude de son organisation, mardi à Dakar, la difficile cohabitation entre agriculteurs et éleveurs « est souvent aggravée par la faible présence de l’Etat de droit, les manipulations politiques, la pression démographique, le changement climatique et la présence d’armes légères dans la région ».
Ces violents conflits entre agriculteurs et éleveurs sont notés dans la plupart du temps dans les zones déjà instables du nord et du centre du Nigéria, du nord Mali, mais surtout en Guinée forestière (Guinée), a-t-elle souligné, relevant toutefois que le malentendu ne règne pas partout et qu’il existe des localités où les deux protagonistes entretiennent des relations pacifiques basées sur des échanges économiques et une bonne coopération
Rédigée avec la collaboration du département de l’agriculture, de l’environnement et des ressources en eau et le département des affaires politiques, de la paix et de la sécurité de la CEDEAO, cette recherche a porté sur six pays d’Afrique de l’ouest : Burkina Faso, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger et Nigéria.
Son objectif principal était d’évaluer les causes et les moteurs des conflits impliquant des éleveurs en Afrique de l’Ouest et du Sahel et de recommander des stratégies de prévention.
« Une bonne compréhension des questions liées au pastoralisme et à la sécurité au niveau régional est nécessaire pour l’efficacité des politiques publiques, ainsi que pour une bonne couverture médiatique impartiale et équilibrée, » a souligné Ngoni Amu, préconisant d’abord « des mesures urgentes » pour résoudre les conflits et ensuite « des efforts de plus long terme » pour leur prévention.
Certains pays de la CEDEAO comme le Sénégal ont déjà élaboré des codes pastoraux complets et possèdent des mécanismes locaux de résolution des conflits par le dialogue, a rappelé Ngoni Amu.
Selon elle, « il existe de bonnes pratiques locales dont on peut s’imprégner en terme de prévention des conflits et de coexistence pacifique. La région devra capitaliser davantage ces deux exemples ».