De nombreux Burkinabè évoquent souvent le nom de Salif "Déré" sans le connaître physiquement. Pour la simple raison que sauf ceux de sa génération qui sont ses amis et frères tels les Amadé Bangrin, Ali Gourga, feu Ram Salam Ouédraogo... avec qui il avait des atomes crochus, l'homme participait rarement aux mondanités, excepté certaines obligations sociales. Certains diront que c'était un illustre inconnu, malgré la notoriété due à...son nom si on peut se permettre cette tautologie.
C'est dire que Salif "Déré" était d'une discrétion déconcertante, malgré le fait qu'il était à la tête d'une fortune qu'il a bâtie de ses mains pendant des décennies.
Ces derniers temps, ces apparitions publiques se sont raréfiées davantage, l'homme se consacrait plutôt à la gestion de sa fortune.
Celui qui s'est éteint à Paris le vendredi 16 août 2013 est né à Ouahigouya le 28 avril 1939. Il est multi-P-DG d'entreprises, notamment des chaînes hôtelières RAN-Somkiéta, de l'hôtel IRIS, créateur de Winner Industrie et de SAP Olympic.
Le 12 juin dernier, l'auteur de ces lignes avait pris par hasard le même vol Ouaga-Paris, avec lui et avait même échangé quelques mots avec l'intéressé et l'une de ses filles à l'aéroport Charles-De-Gaulle.
Alors que l'installation des membres consulaires de la chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI_BF) s'effectue en principe aujourd'hui, s'il y a un homme dont l'absence sera ressentie, c'est bien Salif Déré Ouédraogo.
Celui que d'aucuns considerent comme un Crésus burkinabè laisse derrière lui une lignée nombreuse : une vingtaine d'enfants et 42 petits-fils. L'une de ses filles est l'épouse du fils d'Alizèta "Gando", présidente de la Chambre de commerce et belle-mère du chef de l'Etat.