La politique s’est invitée au 26e congrès de l’Union générale des étudiants burkinabè (UGEB). Dans sa résolution finale lue le 17 août 2013, l’UGEB a indiqué à Zéphirin Diabré, qui avait déclaré n’avoir « ni peur ni honte » de dire qu’il est « néo-libéral », que « la question du changement se pose en termes de nécessité de mettre fin au système néocolonial en cours depuis 53 ans dans notre pays ».
Face à la crise que traverse le « système capitaliste impérialiste » avec ses conséquences sur le continent africain, à « l’approfondissement de la crise révolutionnaire qui secoue » le Burkina et à la « faillite totale » du système éducatif, l’UGEB a commandé à ses militants de s’unir et d’élever leur « niveau politique » afin de mieux défendre les intérêts des étudiants et participer à l’avènement d’un Burkina meilleur. Tel peut être résumé le thème du 26e congrès de l’UGEB tenu du 14 au 17 août 2013.
L’UGEB exige la libération des étudiants incarcérés
Un congrès qui a condamné l’exclusion des 14 étudiants de l’université de Koudougou, les décrets sur les franchises universitaires qu’il juge « liberticides » et la « répression barbare » des étudiants dans les cités universitaires. Il a réclamé la libération des étudiants incarcérés et a lancé un appel à la mobilisation et à la lutte.
L’autre point marquant de la résolution finale du congrès de l’UGEB a été cette réponse faite à Zéphirin Diabré, président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) et chef de file de l’opposition politique. L’UGEB a rappelé que ce dernier avait déclaré n’avoir ni peur ni honte de dire qu’il est néo-libéral car, avait-il dit, « le monde nous appartient, nous les libéraux ».
La SCADD, un PAS déguisé !
La résolution lue par Patrice Zoehinga, nouveau président de l’UGEB, a signifié à Zéphirin Diabré que ce monde dont il parle est dirigé par un « système capitaliste impérialiste » qui a fait faire faillite à des Etats européens et provoque des « guerres de rapines » dans les pays africains.
Un système qui continue de sévir au Burkina à travers les Programmes d’ajustement structurel (PAS) déguisés, selon l’UGEB, sous les traits de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) et qui a conduit l’Etat à se désengager des secteurs vitaux, comme l’éducation.
Pour l’UGEB, l’Afrique ne se portera mieux que lorsque le système « néocolonial » cessera de se mêler de ses affaires et le changement préconisé pour le Burkina doit en être dépouillé. « Pour nous, le changement, ce n’est pas ‘ôtes-toi pour que je m’y mette’ (…) [mais] se pose en termes de nécessité de mettre fin au système néocolonial en cours depuis 53 ans dans notre pays », précise la résolution.... suite de l'article sur Autre presse