A l’occasion de la Journée mondiale de la canne blanche, l’Union nationale des associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (UN/ABPAM) a remis, le lundi 15 octobre 2018 à Ouagadougou, une canne blanche au maire de Ouagadougou. La structure réclame plus d’espace de mobilité.
Hier, lundi 15 octobre 2018, le monde entier a célébré la 49e Journée mondiale de la canne blanche. Au Burkina Faso, l’évènement a été commémoré par l’Union nationale des associations burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants (UN/ABPAM) à travers une marche. Partis de la trésorerie régionale du Centre, à un jet de pierre de la place de la Nation, à 11h 11mn, une quinzaine de jeunes aveugles et malvoyants a rallié la mairie de Ouagadougou après trois minutes de marche.
A l’intérieur, devant le bâtiment, attendaient des doyens et des membres du bureau de l’association et une équipe de la mairie de Ouagadougou, avec à sa tête avec le premier adjoint au maire, Moussa Belem.
Après quelques bouffées d’oxygène des marcheurs, le président de l’UN/ABPAM, Christophe Oulé a remis une canne blanche au premier adjoint au maire, représentant le bourgmestre, Pierre Armand Béouindé. « Cette canne, ce n’est pas pour que vous l’utilisez, mais pour que vous la garder dans votre bureau afin qu’elle vous rappelle à chaque fois, qu’il y a des personnes qui ont besoin d’être libre dans leur déplacement », a précisé M. Oulé.
Pour lui, ce geste est symbolique. Car, la canne est l’instrument qui permet aux personnes aveugles et malvoyantes de se déplacer librement dans leur environnement. «Les aveugles veulent se déplacer seuls sans déranger quelqu’un. Ils veulent être capables d’aller où et quand ils veulent afin de participer activement aux activités de la communauté », -a-t-il insisté. Toutefois, le président de l’UN/ABPM, a fait remarquer la cherté de cet appareil dont les prix varient de 8 000 F CFA à 50 000 FCFA.
Toute chose qui ne favorise pas son obtention par toutes les couches. A sa suite, le secrétaire général de l’UN/ABPAM, Souleymane Ouédraogo a relevé qu’avec les 70 associations et les 6 000 membres, très peu disposent de cannes au sein de l’organisation. Et pour preuve, parmi la quinzaine de marcheurs, seulement six en possédaient. A la cherté de la canne s’ajoute le manque d’espaces adéquats, dans la capitale.
Car, les trottoirs sont pris d’assaut par les commerces, à entendre Oulé Christophe. C’est pourquoi, cette journée est une opportunité pour l’UN/ABPAM et ses membres de réclamer plus d’espaces et de cannes pour leur mobilité. « Nous interpellons les autorités à respecter la dignité et les droits des personnes handicapées en rendant les lieux accessibles », a-t-il lancé, en faisant référence à l’objectif 9 des ODD, « rendre les villes accessibles et les communes durables d’ici à 2030 ».
«Votre message n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd», a réagi, pour sa part, le représentant du maire de Ouagadougou.
Tout en reconnaissant le manque de trottoirs. Il a confié que dans leur programme de mandat (2016-2020) sur la voirie figure cette vision de dégager les trottoirs. A ce sujet, Moussa Belem a indiqué qu’un comité de réflexion a été déjà mis en place. « Nous allons nous atteler à mettre tout en œuvre pour que cela soit une réalité pour que vous soyez à l’aise dans vos déplacements », a-t-il rassuré.
Déjà, une convention d’entente entre la mairie et l’UN/ABPAM a été signée, le 21 janvier 2016 pour une durée de deux ans. Dans ce sens, la mairie appuie l’association pour les frais et fournitures scolaires, l’hygiène et les effets d’habillement à hauteur de 9 millions de F CFA. Des actions que le porte- parole du maire a promis de consolider pour contribuer au bien-être des personnes vivant avec un handicap.