Kongoussi - L’Action féminine pour le développement participatif (AFDP) de Kongoussi a organisé une journée d’élaboration de lois locales dans la commune de Rouko, le 4 octobre 2018, contre l’excision et le mariage précoce. Pour le Directeur provincial en charge de la Famille, Abdoulaye Ouédraogo, ces lois locales ne sauraient prévaloir sur les lois nationales.
Ce sont au moins 20 participants, tous des leaders communautaires issus des différents villages de la commune de Rouko qui se sont réunis autour des responsables de l’AFDP et de la direction provinciale en charge de l’Action sociale du Bam pour échanger sur la possibilité d’adopter des lois locales pour mieux contrecarrer le fléau de la pratique de l’excision et des mariages d’enfants dans la commune.
Selon le chargé de projet de l’Association, Souleymane Tabienga, l’objectif de cette rencontre est d’amener les différents leaders qui sont en majorité des coutumiers et des religieux, à élaborer leurs propres lois qu’ils peuvent mettre en application efficacement.
«Notre démarche vise à encourager ces leaders communautaires à adopter des lois locales autres que les lois nationales et qui peuvent contribuer à freiner les pratiques de l’excision dans la commune de Rouko.
Mais cela ne veut pas dire que la loi en vigueur sur la répression de l’excision ne sera pas appliquée. Par exemple, ils peuvent décider de conduire tout contrevenant chez le chef de village
Dans un village, cette démarche est une forme d’humiliation qui touche la sensibilité les habitants», a-t-il expliqué.
Pour le directeur provincial de la Femme, de la Solidarité nationale et de la Famille du Bam Abdoulaye Ouédraogo, l’élaboration des lois locales pourra contribuer efficacement à endiguer le phénomène à Rouko et n’entravera en rien l’application des textes en vigueur au Burkina Faso.
«Il serait plus intéressant que les acteurs locaux élaborent leurs propres lois auxquelles ils seront plus aptes à respecter. C’est pourquoi nous sommes venus les soutenir et les encadrer dans ce sens. Mais il faut dire que ces lois locales ne sauraient prévaloir sur les lois nationales», a ajouté Abdoulaye Ouédraogo.
Quant au représentant du chef de village de Rouko, Ali Ouédraogo, cette démarche est louable et les participants travailleront au sortir de la rencontre pour l’implication de toutes les communautés à l’élaboration desdites lois.