Le Burkina Faso a organisé du 24 au 30 septembre 2018 à Gaoua, la semaine nationale de la médecine traditionnelle sous le thème : « La contribution de la médecine traditionnelle dans la prise en charge de la mère, de l’enfant et du nourrisson ». Cette semaine a été marquée par la commémoration de la 16ème journée africaine de la médecine traditionnelle, qui s’est tenue sous le thème : « Production locale de produits médicaux issus de la pharmacopée ».
Selon une étude réalisée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), plus de 80% de la population burkinabè a régulièrement recours à la médecine traditionnelle et aux plantes médicinales pour le traitement des maladies les plus courantes.
Et cette situation est fondée sur un savoir médical traditionnel imprégné de la culture locale. Le développement de ce savoir traditionnel offre de nombreuses potentialités et perspectives en matière de soins pour les pays africains. C’est pourquoi, l’OMS et l’Union africaine (UA) encouragent sa prise en compte dans les systèmes nationaux de santé.
Dans le but de rendre hommage aux acteurs, au cours de la commémoration à Gaoua de la 16ème édition de la journée africaine de la médecine traditionnelle à Gaoua, dix tradipraticiens ont été relevés au grade de chevalier de l'ordre de mérite burkinabè. Le gouverneur de la région du Sud-Ouest Tagsséba Nikiéma a présidé la cérémonie. Dans son discours, il a souligné l'importance du rôle joué par les acteurs.
Plusieurs efforts ont été faits par le gouvernement dans la promotion de la pharmacopée traditionnelle au Burkina Faso. A ce jour, deux structures d’interface dont un au Centre hospitalier régional (CHR) de Tenkodogo et au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Ouahigouya, puis un centre de médecine traditionnelle et des soins intégrés à Tengandogo sont construits. Le centre de médecine traditionnelle et de soins intégrés lui, est déjà en phase d’équipement et sera opérationnelle en début 2019.
Une cinquantaine de produits homologués sont utilisés, entre autres, dans les soins des hépatites B et C, le paludisme, la drépanocytose, la fièvre typhoïde, les diarrhées amibiennes, la toux, le VIH, les troubles cardiaques, a précisé le gouverneur Nikiéma.
Tout en saluant les efforts consentis ces derniers temps en matière de santé traditionnelle, les tradipraticiens par la voie du président de la fédération nationale des tradipraticiens, El Hadj Ousmane Ouédraogo, disent attendre du gouvernement d'autres soutiens notamment la mise en place rapide d’un fonds et la prise de décisions idoines pour soutenir jardins botaniques existants et susciter la création de nouveaux jardins.
En marge de cette célébration, une nuit de la médecine traditionnelle s’est tenue. Nuit au cours de laquelle trois conférences ont été faites et ont porté sur la prise en charge des maladies infantiles, de la mère et du nourrisson. Le conseiller technique du ministre de la Santé, Docteur Lassané Bangagné, a expliqué le bien-fondé de cette célébration dont le but est de stimuler les tradipraticiens dans la promotion de la pharmacopée.
Au regard des échanges avec les autorités sanitaires, El Hadj Ousmane Ouédraogo, s’est dit satisfait de cette commémoration. Selon le directeur général de l'Offre de santé, Samba Diallo, cette rencontre a été essentielle et fondamentale en ce sens qu'elle a été une tribune d'échanges entre autorités sanitaires et tradipraticiens. Les échanges permettront de mieux gérer les questions sanitaires des populations, a-t-il conclu.