La Commission de l’UEMOA organise un atelier régional sur le commerce électronique, du 9 au 11 octobre 2018 à Ouagadougou. Les experts vont analyser les obstacles et les opportunités, afin d’élaborer un plan de travail pour le développement de la digitalisation du commerce dans l’espace communautaire.
L’explosion du commerce électronique a ouvert de nombreuses perspectives pour l’économie mondiale, créant de nouvelles tendances de consommation et de nouveaux emplois. Mais les pays les moins avancés, comme ceux de l’espace de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), n’en profitent pas assez, en témoigne le taux de 2% d’utilisateurs d’internet pour l’achat de biens et services en ligne. Afin d’inverser la tendance, la Commission de l’UEMOA, réunit du 9 au 11 octobre 2018 à Ouagadougou, des experts des secteurs public et privé, des institutions financières, des organisations de la société civile et des institutions sous régionales pour un atelier régional sur le commerce électronique. Cet atelier se tient avec le soutien de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) et de l’Union européenne.
A l’issue de leurs travaux, les experts vont identifier des recommandations pertinentes en vue de l’ébauche d’un plan régional sur le commerce électronique. « L’organisation de cet atelier répond à la réalisation de l’une des recommandations de la réunion des ministres en charge du commerce tenue en 2017 à Cotonou. Celle-ci a instruit une réflexion pour aboutir à un plan d’actions qui permettrait aux économies des Etats-membres de tirer profit de ce nouveau type de commerce », a expliqué le commissaire par intérim du département du marché régional et de la coopération, Jonas Gbian. C’est donc tout naturellement, selon lui, que la Commission attend la mise en exergue des lignes directrices pour prendre des initiatives à l’échelle communautaire. La commission a identifié 6 domaines dans lesquels les obstacles sont réunis. La première est celui de l’évaluation de la préparation au commerce électronique et la formulation de stratégies, le deuxième est celui des infrastructures TIC et services, la troisième est celui de la logistique du commerce et la facilitation des échanges. Les solutions de paiements, le cadre juridique et réglementaire, l’accès au financement et le développement des compétences en commerce, constituent les autres domaines dans lesquels la Commission attend des recommandations.
Repenser la gouvernance du commerce
La secrétaire générale adjointe de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, Isabelle Durant, a attiré l’attention des experts sur 3 aspects qui peuvent servir de fil rouge. « Plus que jamais, il faut être visionnaire dans l’élaboration du plan de développement. En effet, les avancées technologiques présentent de nouveaux défis dans la conduite des activités économiques et commerciales, la protection des usagers, la sécurité et la souveraineté des Etats, de même que de nouvelles inégalités numériques et il faudrait en tenir compte », a-t-elle relevé. Selon la secrétaire générale adjointe de la CNUCED, les participants doivent également considérer le fait que le développement conjoint du commerce et des nouvelles technologies peut jouer un rôle majeur dans la transformation économique des pays en développement. Enfin, pour Isabelle Durant il convient de repenser la gouvernance dans le domaine du commerce et d’instaurer de nouveaux espaces de dialogue entre décideurs politiques, et toutes les composantes de la société (scientifiques, juristes, philosophes, secteur privé ONG, consommateurs). Quant à l’ambassadeur, chef de la délégation de l’Union européenne, Jean Lamy, il a réitéré la poursuite des appuis de l’Union européenne à la commission de l’UEMOA dans le développement des initiatives en matière de commerce électronique. Le représentant du ministre du Commerce, de l’industrie et de l’Artisanat, Daouda Ouédraogo, a salué la collaboration de la CNUCED pour l’organisation de la réunion. La CNUCED a été saisie au cours de l’année 2018 par la majorité des pays de l’UEMOA pour conduire des évaluations sur l’état de préparation au commerce électronique dans le cadre du projet « e-trade for all ». Les résultats de l’étude au Burkina Faso sont déjà disponibles. « Pour le Burkina Faso, l’étude reconnaît des avancées et des atouts à capitaliser, tels que l’engagement de l’administration publique dans un processus de digitalisation des services, la concurrence dans le secteur des télécommunications , les importants chantiers pour le développement d’une infrastructure internet haut débit », a annoncé M.Ouédraogo.