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Procès putsch manqué : Lota, ou le fervent militant du CDP

Publié le samedi 6 octobre 2018  |  netafrique.net
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© Autre presse par DR
le procès du putsch manqué de septembre 2016 reprend ce mercredi 9 mai 2018, à la salle des Banquets de Ouaga 2000
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Débuté dans la soirée de ce jeudi 04 octobre 2018, l’interrogatoire du militant actif de l’ex parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Abdoul Karim BAGUIAN dit Lota, s’est poursuivi ce vendredi 05 octobre 2018 au tribunal de Ouagadougou. Si l’accusé reconnait avoir fait partie du groupe de jeunes qui a porté des coups violents sur monsieur Nicolas KABORE, garde du corps de monsieur Roch Marc Christian KABORE, aujourd’hui président du Faso à l’hôtel Laïco lors de la rencontre avec les chefs d’Etat de la CEDEAO, il s’inscrit en faux contre toutes les déclarations qui le désignent comme le meneur des jeunes qui sont allées saccagé et brûlé des domiciles privés, notamment ceux du feu Salifou DIALLO et de la leader d’OSC Safiatou LOPEZ. Il dénonce par ailleurs une cabale orchestrée de main de maître par ses détracteurs politiques.

Ce vendredi matin, Abdoul Karim BAGUIAN dit Lota, commerçant de son état était à la barre du juge Seydou OUEDRAOGO pour tenter d’emporter la conviction du tribunal. Contrairement à certains accusés, monsieur BAGUIAN reconnait n’avoir pas pattes blanches dans les évènements du 16 septembre 2015 et jours suivants, puisqu’il fut du groupe de jeunes qui a violenté monsieur Nicolas KABORE qui s’occupait de la sécurité de monsieur Roch Marc Christian. Toute chose qu’il dit regretté amèrement. « Je reconnais avoir été de ceux qui ont bastonné Nicolas KABORE à l’hôtel Laïco. Ça n’honore personne et personnellement, ça ne m’honore pas. Je regrette et je demande pardon à monsieur KABORE. Je ne sais pas ce qui m’a poussé à le faire », a martelé l’accusé.

Si Lota reconnait cet écart de conduite, il rejette tout de même en bloc les déclarations qui le désignent comme étant le meneur en son temps des jeunes du CDP qui ont violenté des personnes, saccagé et incendié des domiciles privés. Toute chose qui n’est pas accepté par le parquet, qui brandissant les déclarations de dame Safiatou Lopez, leader D’OSC, de Yacouba MANLI, policier chargé de la sécurité du domicile de feu Salifou DIALLO et de KONE sont confortés dans sa conviction que Lota était le leader des jeunes du CDP, faiseurs de troubles à l’époque. En effet, dans leurs procès-verbaux d’audition, ces personnes citées par le parquet ont affirmé que le jeune commerçant était celui qui dirigeait le groupe de jeunes et était même le plus excité de tous. Aussi, pour Alioun ZANRE et ses paires, monsieur BAGUIAN fait preuve de mauvaise foi, car depuis l’instruction jusqu’à maintenant, il aurait tenté de ne pas assumer ses responsabilités dans les exactions opérées lors du coup d’Etat de septembre 2015. « Même lors de la confrontation avec Nicolas KABORE, devant le juge d’instruction, Lota n’a pas reconnu avoir porté des coup sur quelqu’un à l’hôtel Laïco, même s’il y était. C’est lorsque le juge, a fait sortir la vidéo montrant Lota en compagnie d’autres jeunes en train de bastonner quelqu’un qu’il a été obligé d’accepter qu’il a été auteur de coups », a noté le parquet qui estime du reste qu’au regard de cet état de fait, on ne pourrait prendre comme vérité le fait qu’il affirme n’avoir été ni meneur, ni de ceux qui ont saccagé et incendié les domiciles de feu Salifou DIALLO et de dame LOPEZ.

Mais à face de telles charges, Lota, crie au complot politique contre sa personne. Une thèse soutenue par son conseil Me DABO de la SPCA SOME et associés qui estime que contrairement aux allégations du parquet, son client est resté constant et logique dans sa narration des faits de l’instruction jusqu’au jugement. En outre, pour lui, il n’y a aucune preuve matérielle qui puisse attester que son client était chez l’ancien président de l’Assemblée nationale et de Safiatou Lopez le jour où leurs domiciles ont subi la furie des jeunes du CDP. « Il n’y a rien de plus difficile à délier qu’un mensonge cousu avec des fils de vérité », a noté Me DABO pour expliquer la situation dans laquelle se trouve aujourd’hui son client. Il estime par ailleurs que le parquet au lieu de charger son client sur la base de déclarations de certaines personnes de la partie civile, devrait faire des diligences pour vérifier les propos de Lota qui cite des lieux et des personnes qui peuvent confirmer ou infirmer ses propos. « Il est difficile de dire de façon péremptoire qu’il soit de ceux qui sont allés brûler de Salifou DIALLO d’autant plus qu’il était à Manga, le jour où le domicile a été incendié », soutient Me DABO.

Agé de trente-quatre (34) ans, marié religieusement et père de cinq (05) enfants, Abdoul Karim BAGUIAN, commerçant de son état est poursuivi dans le cadre du coup d’Etat de septembre 2015 pour coups et blessures volontaires et dégradations aggravées de biens. De ces deux charges, il ne reconnait que le premier à savoir les coups et blessures volontaires. Pour le reste, il dénonce une cabale contre sa personne et crie au complot politique. Il dit par ailleurs avoir participé à certaines manifestations durant le coup d’Etat, car il prêchait pour les intérêts de son parti le CDP qui était exclu des élections de 2015 et pour dénoncer les arrestations arbitraires à dessein politique dont étaient l’objet certains dignitaires du CDP, cela à cause de la partialité dont faisait montre la Transition dirigée par Michel KAFANDO.
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