Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Procès du putsch : un "intrus" nommé Mamadou Bamba

Publié le lundi 1 octobre 2018  |  Sidwaya
Lieutenant-colonel
© RTB
Lieutenant-colonel Mamadou Bamba
Comment


Trois accusés ont comparu devant le tribunal militaire délocalisé à Ouaga 2000, le 28 septembre 2018, pour répondre des faits à eux reprochés dans le cadre du procès du putsch manqué de 2015. Il s’agit du lieutenant-colonel Mamadou Bamba, de Paul Sawadogo et du sergent Issa Yago.

Au 2e jour de la déposition du lieutenant-colonel Mamadou Bamba, il a été question de sa relation avec l’ambassadeur des USA au Burkina Faso, Tulinabo Mushingi, au moment des faits et la lecture des communiqués. Répondant aux avocats de la partie civile, l’intéressé a déclaré avoir contacté l’ambassadeur de sa propre initiative. «L’ambassadeur faisait partie des personnalités influentes dans le règlement de la crise. C’est pourquoi j’ai intercédé auprès de lui, afin que la vie du général Diendéré soit épargnée», a confié le prévenu. «Pourquoi avez-vous écrit un SMS à l’ambassadeur évoquant votre sécurité ?», a répliqué le parquet. Pour l’accusé, il était un intrus dans cette affaire de putsch et il craignait pour sa vie. «Le débat ne se menait qu’au sein du RSP et moi je ne suis pas des leurs. Je voulais donc savoir quel sort m’était réservé», a expliqué Mamadou Bamba. Sur la question des communiqués lus à la télévision nationale, l’accusé reconnaît sa part de responsabilité. «Je reconnais avoir lu les déclarations du Conseil national pour la démocratie. Si cela est pénalement punissable, j’en assumerai», a-t-il soutenu. Cependant, il a dit ne pas reconnaître les auteurs de ces écrits jusqu’à ce jour. Pour Me Awa Sawadogo de la partie civile, les explications du lieutenant-colonel confortent leur position selon laquelle, il a participé à la commission de l’attentat à la sûreté de l’Etat. «Des ordres lui ont été donnés notamment la tenue à porter pour lire les déclarations, il a reconnu les avoir lues», a-t-elle argué, estimant que les éléments constitutifs de la complicité sont réunis.

Devant le tribunal par erreur

Le conseil du prévenu, Me Mamadou Sombié, a appelé les avocats de la partie civile à la retenue et au respect de son client. Se référant aux déclarations de Me Farama sur le passé de Mamadou Bamba au premier jour de son audition, Me Sombié a estimé qu’il n’était pas loyal de faire des allusions à des dossiers pendants ou passés devant ce tribunal. «Ce sont des infractions clairement définies qui nous ont amenés devant ce tribunal, qu’on s’en tienne à cela», a-t-il laissé entendre et de soutenir qu’«évoquer le passé estudiantin de mon client est un virus qu’on inocule petit à petit au tribunal afin d’influencer son jugement». Me Sombié a également fait observer au tribunal que son client, au moment des faits, était loin de l’armée et qu’en temps opportun, il opinera. Il estime que le lieutenant-colonel a dit sa part de responsabilité et il appartient au tribunal de trancher. A la suite du lieutenant-colonel Bamba, le tribunal a appelé Paul Sawadogo à la barre. Né en 1976, il est un particulier, célibataire et père de 3 enfants.
Selon son conseil, Me Arnaud Sampébré, l’ordonnance de renvoi devant le tribunal militaire ne retient aucune charge contre son client. A son avis, il s’agit d’une erreur matérielle. Il invite donc le tribunal a relaxé son client au regard des articles 215 et 216 du code de procédure pénale relative à la compétence des juridictions. Une requête suivie par le parquet
militaire.

Le garde de Dadis Camara à la barre

Le tribunal a donc remercié l’accusé et appelé le sergent Issa Yago à la Barre. M. Yago est père de 3 enfants et né en 1974.
Il était détaché à la garde de l’ancien président guinéen, Dadis Camara, au moment des faits. Le Sergent Yago est poursuivi pour complicité de coup d’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires. Des faits que l’accusé a réfutés. Dans sa narration, il a dit avoir été choisi pour la garde de la porte du palais, le 16 septembre et la sécurité de l’ancien président béninois, Yayi Boni, le 18
septembre.
Quand avez-vous su que les autorités de la Transition étaient retenues ? A cette question, l’accusé a affirmé avoir été mis au courant à son poste de garde. Ne voulant pas faire partie du coup, il a demandé, selon ses dires, à être relevé le 17 septembre. Il a également soutenu être venu au camp à cause du quartier consigné. Pour son avocat, Me Jacques Soré, son client est allé au camp Naaba Koom à son corps défendant. «Quand il y a quartier consigné, tout le monde y va et c’est ce que mon client a fait», a argumenté Me Soré. Balayant du revers de la main les griefs portés contre son client, Me Soré a estimé que la «complicité suppose l’apport d’une aide à la commission d’une infraction en connaissance de cause». Alors que M. Yago en venant au camp ne savait pas ce qui se passait. Il invoque aussi les articles 70 et 72 du Code pénal, en expliquant que l’ordre donné à son client était commandé par un supérieur hiérarchique légitime et n’est pas manifestement illégal.
Mieux, a-t-il insisté, au cas où l’acte de son client serait constitutif d’une infraction, il est protégé par l’article 72 dudit code. Mais le parquet militaire n’a pas la même lecture des choses. Pour les parquetiers, à partir du moment où le Sergent Yago a su qu’il y a coup d’Etat et est resté avec les auteurs, il est responsable et les conséquences prévisibles lui sont opposables. Suspendue sous les coups de 16h30mn, l’audience reprendra le mercredi 3 octobre 2018.

Ali SAOUADOGO
Commentaires

Dans le dossier

Justice
Titrologie



Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie
Sondage
Nous suivre
Nos réseaux sociaux

Comment