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Gouvernance politique au Burkina : le " ras-le-bol " de l’opposition

Publié le lundi 1 octobre 2018  |  Sidwaya
Marche
© aOuaga.com par KOANDA, Alimata
Marche meeting du CFOP - «Quand l’opposition se réveille, le gouvernement court »
Samedi 29 septembre 2018 à Ouagadougou . L’opposition politique a tenu sa marche-meeting de protestation contre la mauvaise gestion du pouvoir par le MPP et ses alliés.
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Répondant à l’appel de l’opposition politique burkinabè, des milliers de manifestants ont arpenté les rues de Ouagadougou, le samedi 29 septembre 2018, pour exprimer leur ras-le bol face à la situation socio-économique et politique du pays.

L’opposition politique burkinabè renoue avec les grandes mobilisations quasi-inexistantes depuis l’accession au pouvoir du Mouvement pour le peuple et le progrès (MPP).
Le Chef de file de l’opposition politique (CFOP), Zéphirin Diabré, a fait savoir au cours d’une marche-meeting, organisée le samedi 29 septembre 2018, que ce type d’activités sera désormais de retour au Burkina Faso. Il s’agit d’une première, d’autres suivront, a-t-il rassuré. Débutée aux environs de 10 heures, la marche-meeting a mobilisé les militants des partis politiques membres du CFOP et ceux des formations politiques non affiliées à l’institution, ainsi que des organisations de la société civile. Les marcheurs ont ainsi parcouru le circuit fermé place de la Nation – Cathédrale – Avenue Kwame Nkrumah – Rond-point des Nations unies – place de la Nation. Pour un premier essai, c’est la grande satisfaction, côté organisateurs. « Je voudrais vous remercier pour cette gigantesque mobilisation, pour votre détermination et pour votre courage, à l’occasion de cette journée nationale de protestation contre la gouvernance du MPP et de ses alliés », s’est réjoui M. Diabré. A l’entendre, les tentatives de boycott et de débauchage du MPP ont échoué. « Il parait que nos adversaires craignent que nous ne fassions une nouvelle insurrection. C’est normal car l’assassin a peur du gourdin. Nous ne sommes pas des putschistes (…) », a-t-il déclaré sous les ovations du public.
Sur les raisons de cette marche, le porte-parole de l’opposition a expliqué que le destin du pays des Hommes intègres est en train de vaciller. « Cela fait bientôt trois ans qu’ils sont au pouvoir. Ils disaient qu’ils étaient la solution aux problèmes du Burkina Faso. Aujourd’hui, ils sont devenus un problème pour le pays », a-t-il relevé. Pour étayer ses propos, Zéphirin Diabré a indiqué que face à la montée en puissance du terrorisme, les dirigeants actuels « ont brillé par leurs tâtonnements et leurs improvisations ». Malgré les nombreuses interpellations de l’opposition, a-t-il fait savoir, rien ne change, d’où l’invite du CFOP à une union sacrée des filles et des fils de la nation autour des Forces de défense et de sécurité (FDS), qui se battent au péril de leur vie pour sauver la patrie. « C’est pour montrer notre solidarité que nous avons décidé d’organiser une souscription volontaire pour les soutenir et nous vous invitons tous à y participer », a plaidé le leader de l’opposition.

Une plateforme minimale d’action

Outre la situation sécuritaire, l’opposition s’est intéressée aux autres secteurs.
Pour elle, les annonces pompeuses du Plan national de développement économique et social (PNDES) tardent à se réaliser et les investisseurs désertent le pays au profit des autres pays de la sous-région. « Avec la panne de notre économie, le chômage galope et le pouvoir d’achat des ménages court derrière l’inflation des prix. Ils sont plus nombreux, les Burkinabè pour qui se loger, se déplacer, se nourrir, se soigner et s’éduquer sont devenus des cauchemars », a déploré le CFOP. Pendant ce temps, a-t-il poursuivi, le pouvoir du MPP a créé une nouvelle classe de nouveaux riches à la faveur de la loi sur « les PPP », à qui il octroie « ses marchés de gré à gré ». Au niveau des libertés démocratiques, l’opposition note que le pouvoir « aux abois » a commencé à s’attaquer aux syndicats, en tentant de leur supprimer le droit de grève, puis le droit de sit-in. « Il est passé à la vitesse supérieure avec les arrestations des leaders des OSC et les activistes de la toile. Actuellement, Safiatou Lopez croupit en prison pour des prétendues atteintes à la sûreté de l’Etat. Nous exigeons la libération immédiate de Safiatou Lopez, et toute la transparence et la lumière sur cette affaire», a martelé le porte-voix de l’opposition. « Zeph » et ses camarades se disent convaincus qu’après les syndicats et les OSC, ce sera le tour des leaders politiques de l’opposition d’être jetés en prison à l’approche des élections, pour qu’elles se déroulent uniquement avec « des adversaires maïs ». Pour faire barrage à toutes ces « atteintes » aux libertés fondamentales, l’opposition propose que l’ensemble des forces vives de la nation se retrouvent autour d’une plateforme commune de défense des libertés fondamentales.
Pour l’opposition, le nouveau Code électoral doit être relu, « pour éviter la fraude électronique qui se prépare », avec la suppression des cartes d’électeurs et l’instauration de la plateforme électronique de recensement. Quant à la réconciliation nationale, le CFOP invite le président du Faso, à convoquer un forum des forces vives de la nation pour la paix et la réconciliation nationale, afin que tous les fils du Burkina se retrouvent et discutent des voies et moyens de préserver la paix.

Abdoulaye BALBONE
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