Lors d’un master class à l’occasion de la 3e édition de Ouaga Film Lab, Berni Golblat, cinéaste Suisse – burkinabè, dévoile les péripéties de son film à succès “Wallay”. De l’écriture, à la production en passant par la post-production, 7 ans de durs labeurs, le réalisateur s’est entretenu sans détour le jeudi 20 septembre 2018 avec le public et les jeunes cinéastes participants au laboratoire de film de Ouagadougou.
Documentariste, son premier long métrage fiction devient un film à succès mondial. 17 prix à travers des festivals dans le monde entier, 150 sélections en festivals, 35 à 40 000 entrées en France.
La première du film a eu lieu à la 67éme édition de la Berlinale en 2017 : les retours en disaient long, confie Faissol Gnonlonfin, le coproducteur.
Cependant, pour arriver à cette gloire, Berni et son acolyte ont dû essuyer des vagues. En effet, le scénario de « Wallay » était à l’origine du franco-sénégalais, David Bouchet. Il a été repris en troisième main par Berni Goldblat car il avait été adapté une deuxième fois par le cinéaste guinéen Gahité Fofana. Pendant un an et demi, il prend le temps de réadapter l’histoire pour le Burkina et prend à la fin comme titre «Wallay », mot en langue dioula qui veut dire « Je le jure » prononcé plusieurs fois par le petit Ady (Makan Nathan Diarra) dans le film.
Pour un budget prévisionnel de 1 million d’euros, la recherche des fonds, ne sera pas des plus aisées. Entamé avec un premier producteur Suisse, le projet n’aboutira pas. Il sera repris par un deuxième producteur français avec qui, il bénéficie du soutien audiovisuel du CNC France.
Ce n’est qu’avec son associé Faissol Gnonlonfin, des films du Djabadjah, qu’il y aura un coup d’accélérateur.
Mais coup d’effroi. Les évènements socio-politiques du Burkina notamment l’attaque terroriste de janvier 2016 portera un coup au projet et forcera le réalisateur à faire des modifications à son scénario. La ville de Sindou et ses environs choisis préalablement sont interdits du jour au lendemain. Les ¾ des Français sur le projet annulent le voyage au Burkina pour des raisons sécuritaires. Après plusieurs recherches et des kilomètres parcourus, il opte pour les zones de Gaoua, Kompienga et Kôrô, un quartier de la ville de Bobo-Dioulasso.
Vu que le projet traînait, ils ont dû prendre des prêts et réajuster le personnel pour commencer le tournage le 22 mars 2016.
Elle aura duré 7 mois. « Le montage est un nouveau scénario qui s’écrit parce qu’on monte qu’en fonction de ce qu’on a », dit le réalisateur. Puis Faire visionner le film pour avoir de feelback et parfaire son film s’avère essentiel pour lui. « C’est important. Vous devez organiser ça, avec des gens en qui on a confiance et qui peuvent nous dire les choses sans chercher à les embellir », conseille le réalisateur. Le film a été montré lors de huit séances différentes à 8 publics différents avant sa sortie.
Malgré son succès international, « Wallay » ne sera pas sélectionné en compétition au FESPACO 2017. Il sortira finalement en salles de cinéma au Burkina, après maintes péripéties fin 2017.
« WALLAY » dans les Festivals et Prix (février 2017 – juillet 2018)
. MILAN (Prix Polis / Polis Award)
. TARIFA (Prix du Public / Audience Award)
. ANGERS (Prix du Public Audience Award)
. FESTICAB Burundi (Prix du Meilleur comédien pour Makan Nathan Diarra / Best actor Award)
. Zanzibar International Film Festival (Prix du meilleur Film International / Best International Film Award)
. Festival des Cinémas d’Afrique Africlap de Toulouse (Grand Prix Kilimandjaro / Best Film Award)
. FIFF Namur Belgique (Prix du Public / Audience Award)
. Cinekid Festival Amsterdam Pays-Bas (Lion du Meilleur film /Best Film Award)
. Festival di Cinema Africano di Verona (Prix du Public / Audience Award)
. Vienna International Festival for Children Autriche (Grand Prix UNICEF)
. OLYMPIA FESTIVAL-NEANIKO PLANO Grèce ( Prix du Meilleur jeune comédien Makan Nathan DIARRA et CIFEJ Prize)
. 11th International Children’s Film Festival Bangladesh (Prix du meilleur Film de Fiction)
. Festival Enfants des toiles Sablé sur Sarthe France (Prix du Jury)
. Louxor African Film Festival (Prix de la Critique d’Egypte)
. Meilleur Film pour la Jeunesse Europeene au YOUNG AUDIENCE AWARD 2018 de la EUROPEAN FILM ACADEMY EFA
. Prix Südwind du meilleur film Jury Jeunes au Festival International de Innsbruck Autriche