Les militaires radiés suite aux mutineries de 2011 ont tenu une conférence de presse ce jeudi 27 septembre 2018 au Centre national de presse Norbert Zongo (CNP/NZ). Cette conférence d’après eux, a pour but d’informer l’opinion nationale et internationale sur leur situation en tant que militaires radiés et après un certain nombre d’actions entreprises et de médiations menées auprès des autorités et certaines institutions de la république.
Suite aux mutineries de 2011 qui se sont caractérisées par des actes de vols, de viols, de vandalisme etc., plus de 6OO militaires ont été radiés de leurs postes. Des actions et médiations selon les conférenciers du jour ont été menées afin qu’il y ait une réconciliation nationale et qu’ils puissent réintégrer les rangs. «Parmi ces démarches, nous avons saisi le Haut-commissaire pour la réconciliation et l’unité nationale(HCRUN). Il s’est montré sensible et a plaidé pour notre cause en proposant au gouvernement notre reversement dans les ministères pour une reconversion à d’autres taches», a indiqué Hervé Tapsoba, porte -parole des militaires radiés. Il déplore le fait que jusqu’à présent aucune décision n’ait été prise dans ce sens par les autorités et cette situation les « inquiète et les met dans le désarroi».
Les conférenciers ont profité de cette rencontre pour apporter un démenti formel à une campagne de désinformation et d’intoxication tendant à faire croire à l’opinion que certains d’entre eux refuseraient les propositions faites par le HCRUN. Pour le porte-parole, ceci n’a qu’un seul but : «nous diviser et décourager les personnes de bonnes volonté, sensibles et engagés pour une issue heureuse à notre situation difficile.»
Concernant la situation sécuritaire nationale, les représentants des militaires radiés disent assister avec amertume à la recrudescence des attaques terroristes sans avoir la possibilité de prêter main forte à leurs frères d’armes. Par ailleurs, ils invitent leurs «camarades» à s’abstenir et à se démarquer de tous actes et comportements susceptibles de ternir leur image d’anciens militaires et remettre en cause les acquis déjà engrangés par les accompagnements de bonnes volontés.
Faisant cas des rumeurs selon lesquelles les militaires radiés seraient à la base des attaques que vit le pays, ils disent avoir la position de tous ceux qui assistent à leur réunion sans pour autant pouvoir se prononcer sur le cas des autres. « Même dans une famille, si les enfants ne sont pas bien recadrés, il est difficile d’avoir la position juste de chacun. Donc nous ne pouvons pas nous prononcer sur tous. S’ils se trouvent qu’ils y a vraiment des anciens militaires parmi les terroristes, qu’ils rendent comptent devant la juridiction», a déclaré Tièba Farma, l’un des conférenciers.
L’occasion a été saisie pour lancer un appel à l’ensemble de la classe politique à oublier les divergences politiques et à resserrer les liens pour faire un front commun contre l’hydre terroriste.