Politique
Attaques, rapts, assassinats à tiroirs : Pourquoi en veut-on au Burkina ?
Publié le mercredi 26 septembre 2018 | Aujourd`hui au Faso
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Tout a commencé en 2015. Le Burkina goûtait pour la première fois à la saveur âcre du terrorisme. Un kidnapping non loin d’un site minier. Mais ce n’était pas suffisant pour permettre aux Burkinabè de mesurer les profondeurs de l’horreur et de la barbarie des hommes qui allaient être son quotidien. C’est en 2016, à quelques mètres horaires de la prise de pouvoir démocratique de Roch Marc Christian Kaboré, que le ciel va littéralement tomber sur la tête des «Hommes intègres». Soudain en ce 15 janvier 2016 l’attaque du café Cappuccino, en plein centre de Ouagadougou, ses atrocités et ses images insoutenables, laissant groggy les habitants de ce petit patelin de terre qui ne demande qu’à vivre en paix pour tenter de faire un paradis, les maigres ressources de son sol et ses filles et fils.
Dès lors, les agressions ne cesseront de pleuvoir sur le corps endolori du pays, lacérant à plusieurs reprises le cœur de sa capitale, meurtrissant ses côtes dans le Sahel, avec une régularité qui ne laisse même plus le temps de compter les morts et de réfléchir à une riposte. Une centaine de morts en l’espace de trois ans. Une ardoise bien ensanglantée pour le pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et son champion Roch Marc Christian Kaboré en tête.
Au moment où l’on pensait que les choses allaient se tasser avec la neutralisation d’un lieutenant très important pour les terroristes à une périphérie de Ouagadougou et une relative reprise en main du Sahel, voilà que l’Est est pilonné, torpillé, miné et couvert par le sang d’une vingtaine de soldats et de civils. Quelques frappes aériennes plus tard, les Burkinabè n’ont pas le temps de pousser un soupir. De nouvelles formes de démoralisations apparaissent. Un religieux est enlevé au Niger puis ses ravisseurs se replient au Burkina. Quelques jours plus tard, ce sont trois employés d’une mine d’or, celle d’Inata, dans le Sahel, d’être enlevés. Des 10 gendarmes qui se sont mis courageusement à leurs trousses, trois ont été tués. Concomitamment, des assassinats de religieux, de représentants de collectivités sont assassinés chez eux ou trimbalés sur des routes sombres pour être sommairement exécutés. Le Burkina Faso en mal en sa paix en sa sécurité.
Comme on le constate, depuis que Roch Marc Christian Kaboré a mis les pieds au palais présidentiel de Kosyam, posant son pouvoir dans la place laissée vide par un certain Blaise Compaoré, aucun répit n’est laissé au Burkina. Attaques, rapts, assassinats, intimidations, incendies d’infrastructures administratives jonchent l’actualité sécuritaire du pays. Au point qu’on finit par se poser une question : mais pourquoi en veut-on au Burkina, entraînant de facto à chercher aussi qui lui en veut ? Sans être paranoïaque, on ne peut qu’émettre des hypothèses, des plus farfelues, aux plus sérieuses.
Est-ce parce que le Burkina peut être vu comme un carrefour stratégique pour tous ces narcotrafiquants déguisés en terroristes sous le factice chef usurpé et galvaudé de «djihadistes» qui cherchent des voies de passage ? Les techniques de riposte des voisins (Niger, Mali) sont-elles si efficaces que ces individus peu recommandables se jettent sur le Burkina ? C’est plausible.
Ou alors, est-ce parce que, comme l’on le murmure à haute voix, l’ancien président Blaise Compaoré n’est plus le capitaine du navire Burkina, privant de soutien certains «faux barbus» ou marquant l’absence, à tout le moins, de ce médiateur qui réussissait à faire libérer des otages qui n’étaient jamais enlevés au Burkina ? En un mot comme en cent, la question qui fâche : le deal-maker qui liait l’ancien régime d’avec certains amis du Burkina, lequel deal, ne tenant plus est-il la raison de ces estocades sanglantes ?
Les questions fourmillent et ont pour atome commun l’arrivée au pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré. Ses proches diront certainement que ce sont certaines personnes qui tentent de tenir leur promesse, celle de l’empêcher de gouverner en rond. «Roch a pris le pouvoir, mais il ne gouvernera pas tranquille».
Mais même si tel était le cas, ce n’est pas absolument pas une raison absolutoire pour le pouvoir actuel. Un homme, s’il est élu par ses compatriotes pour présider à leur destinée, doit tout faire pour répondre et relever les défis qui s’imposeront à eux. Le gouvernement doit être présent là où on ne l’attend pas et faire mentir tous les paris qui ne donnent pas cher de sa peau. C’est ainsi que les grands hommes écrivent l’Histoire.
Ahmed BAMBARA
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