Le 15 août de chaque année est célébrée à travers le monde catholique, la fête de l’Assomption. Généralement, la commémoration liturgique débute par la célébration d’une messe à la veille au soir de l’Assomption. Etymologiquement, le terme « Assomption » provient du latin « assumere » qui signifie « prendre », « enlever ». Donc l’Assomption dans la religion catholique célèbre à la fois la mort de Marie, qui marque la fin de sa vie de femme et son élévation au ciel qui signifie sa résurrection, son entrée dans la vie éternelle en tant que divinité. D’où vient cette fête et comment a-t-elle évolué dans le temps ?
C’est depuis le VIe siècle que la fête de l’Assomption est célébrée le 15 août de chaque année. Depuis le Concile d’Ephèse en l’an 431, Marie est officiellement reconnue par l’Eglise catholique en tant que Vierge et mère du fils de Dieu.
Il faut cependant souligner que l’Assomption de Marie est un dogme de l’Eglise catholique selon lequel, au terme de sa vie terrestre, la mère de Jésus a été « élevée au ciel ». Ainsi, l’Assomption de Marie est pour l’Eglise un dogme, c’est-à-dire un moyen de cheminer vers Dieu, résultat de la médiation séculaire du peuple de Dieu sur la foi : on ne croit au dogme que parce qu’il va dans le sens de la foi.
Avant d’être un dogme, l’Assomption était donc une croyance reposant sur des traditions et non sur des bases scripturaires, c’est-à-dire fondées sur les Ecritures saintes et reconnues des premiers temps de l’Eglise.
L’Eglise catholique a considéré que cette tradition était conforme au dépôt de la foi et « longuement mûrie par un siècle de théologie mariale omniprésente », depuis la proclamation du dogme catholique de l’Immaculée Conception, dont il n’existe cependant pas trace dans la Bible.
L’Assomption, une croyance d’abord populaire
En 373, Saint Ephrem évoque le concept selon lequel le corps de Marie serait resté, après son décès, intact à savoir non atteint par « l’impureté » de la mort. Au IVe siècle, Epiphane de Salamine, souligne que nul ne sait ce qu’il est advenu de Marie à la fin de sa vie. La tradition à ce sujet n’est pas attestée avant le Ve siècle.
C’est au VIe siècle, que l’empereur byzantin Maurice instaure dans son empire, la fête de Dormition de la Vierge Marie chaque année à la date du 15 août, semble-t-il, pour commémorer l’inauguration d’une église à la Vierge montée au ciel, le Sépulcre de Marie.
Ensuite, la fête est introduite en Occident sous l’influence du Pape Théodore au VIIe siècle et prend le nom d’Assomption à partir du siècle suivant. Elle est citée sous ce nom en 813 par le Concile de Mayence parmi les fêtes d’obligation.
En 1637, le roi Louis XIII désirant un héritier consacre la France à la Vierge Marie et demande à ses sujets de faire tous les 15 août une procession dans chaque paroisse afin d’avoir un fils. En 1854, la proclamation du dogme de l’Immaculée conception entraîne de nombreuses pétitions à Rome pour que soit officiellement défini le dogme de l’Assomption.
« De 1854 à 1945, 8 millions de fidèles écriront dans ce sens. Il faut y ajouter les pétitions de 1 332 évêques, de 83 000 prêtres, religieux et religieux. Ainsi, face à ces demandes répétées, Pie XII demande aux évêques du monde de se prononcer. Il ressort que 90% des évêques y sont favorables, et 10% d’entre eux s’interrogent sur l’opportunité d’une telle déclaration ».
Enfin le 1er novembre 1950, Pie XII institutionnalise la fête mariale qui existe depuis quatorze siècles en proclamant la croyance en l’Assomption, dogme de l’Eglise catholique qui stipule que n’ayant commis aucun pêché, Marie est directement montée au Paradis, avec son âme et aussi avec son corps car épargnée par le péché originel (dogme de l’Immaculée conception), rien n’oblige son enveloppe charnelle à attendre la résurrection des corps à la fin des temps (Constitution Munificentissimus Deus, 1er novembre 1950).
Depuis lors, à travers le monde, les fidèles catholiques célèbrent dans la prière et des chants, l’Assomption. En outre, les fidèles sont invités à prendre part à une procession, autour de l’église ou d’une église à une autre, en portant des flambeaux et une statue de la Vierge. Une tradition bien respectée par les fidèles catholiques du Burkina Faso.