Le capitaine Abdoulaye Dao, a été appelé à la barre, le mercredi 19 septembre 2018. Poursuivi pour quatre chefs d’inculpation, celui qui était le premier responsable du Groupement des unités spéciales (GUS), la sécurité rapprochée du président du Faso, n’a pas reconnu les faits, sans pour autant convaincre le parquet.
Comme bon nombre de ses frères d’arme qui l’ont devancé devant le tribunal, le capitaine Abdoulaye Dao à la barre hier mercredi 19 septembre 2018, a plaidé non coupable. Après avoir déroulé son programme selon lequel, il se trouvait à Bobo-Dioulasso le 16 septembre 2015 pour une audience du tribunal militaire, le commandant du Groupement des unités spéciales (GUS) de l’ex- RSP a fait observer qu’il a rejoint Ouagadougou et le camp Naaba Koom II aux environs de minuit.
Toutefois, il a confié avoir reçu l’ordre du colonel-major Boureima Kiéré d’aller chercher un communiqué au poste de commandement (PC) central ; communiqué qu’il dit lui avoir apporté au ministère de la Défense où ce dernier s’y trouvait. Aen croire le natif de Bobo-Dioulasso, le nom du lieutenant Boureima Zagré avait circulé comme devant lire ledit communiqué. Finalement poursuit-il, c’est le médecin lieutenant-colonelMamadou Bamba sur instruction du général Gilbert Diendéré qui le fera ; tout en précisant qu’il n’avait pas connaissance du contenu du communiqué en question.
La défense selon laquelle, il n’avait pas connaissance du contenu, sera balayée du revers de la main par le procureur militaire, qui en se référant à la pièce i 121 va citer cette déclaration du lieutenant-colonel Bamba faite devant le juge d’instruction : «j’ai reçu nuitamment un appel du capitaine Dao qui me disais que je dois lire un communiqué, car il y a un coup d’Etat (…)».
Mais le prévenune se reconnait pas dans ses propos.Il va expliquer que c’est suite à sa diffusion sur les médias, qu’il a eu connaissance du contenu qui faisait du général Gilbert Diendéré le président du Conseil national pour la démocratie (CND). Il faut croire que c’est un communiqué qui a surpris le capitaine au regard de cette déclaration qu’il a faite : «je vous assure que j’ai été surpris car je ne m’attendais pas à un tel communiqué.
Je croyais que c’était une crise comme celles qu’on a déjà connues». Il va renchérir : «je vous assure que c’est comme un coup de massue que j’ai reçu sur la tête, car je ne m’y attendais pas» ; en réponse au parquet militaire qui lui a demandé de savoir s’il soutenait le coup d’Etat.
Revenant sur l’arrestation des autorités de la Transition qui a conduit au putsch, celui qui était le commandant du Groupement des unités spéciales (GUS) de l’ex-RSP, lequel groupement est désigné comme auteur de l’enlèvement des autorités, déclare avoir été surpris, car étant le premier responsable de la sécurité du président de la Transition. A l’en croire, le dispositif sécuritaire était bien en place. Cependant confie-t-il : «je pense que cela a été facilité par les éléments intérieurs de la sécurité».
Dans son récit, l’officiermilitaire Abdoulaye Dao qui a reconnu avoir passé la grande partie de son temps les 18 et 19 à l’hôtel Laïco pour assurer la sécurité des chefs d’Etat venus dans le cadre de la médiation, va révéler qu’après les différentes médiations, le général leur a annoncé qu’il allait remettre le pouvoir tout en assumant la responsabilité du putsch.
Il fera une autre révélation qui a trait à la volonté des éléments du RSP d’en découdre avec les troupes venues des régions, quand ils ont appris le 21 que celles-ci étaient en route pour la capitale. Confiant que les hommes étaient surexcités, le capitaine va noter : «nous sommes parvenus à les calmer». Par ailleurs, il a fait cas aussi des difficultés dont ils (officiers) ont été confrontés lors du désarmement. C’est finalement le 29 septembre 2015 que le capitaine Abdoulaye Dao sera interpellé par la gendarmerie. L’audience a été suspendue et reprend demain au tribunal militaire à Ouaga 2000.