Ouagadougou - Le Burkina Faso, en proie à des attaques jihadistes récurrentes dans l'est de son territoire, a interdit la circulation nocturne des engins à deux et trois roues dans cette zone, a annoncé le gouverneur de la région, le colonel Ousmane Traoré.
"La circulation routière entre les villes et villages de la région (de l'Est) est formellement interdite aux usagers se déplaçant en engin à deux roues ou en tricycles (triporteurs) de 19 heures à 5 heures du matin, jusqu'à nouvel ordre", a indiqué dans un communiqué, le colonel Traoré.
"Les véhicules automobiles, de transport de personnes ou de marchandises qui sont autorisés à circuler sur l'ensemble du réseau routier de la région à toutes les heures de la journées ou de la nuit, seront soumis à des contrôles stricts et rigoureux", souligne le texte.
"Tout individu qui enfreindrait ces prescriptions portera l'entière responsabilité des conséquences qu'il pourrait subir", a prévenu le gouverneur qui a également maintenu en vigueur la mesure de fermeture temporaire des sites d'orpaillage artisanaux, activité où sont généralement utilisés des explosifs artisanaux.
Le Burkina Faso, pays sahélien pauvre frontalier du Mali instable et du Niger, est confronté depuis trois ans à des attaques jihadistes de plus en plus fréquentes et meurtrières.
De nombreuses attaques et explosions d'engins artisanaux (IED) visant les forces de l'ordre se sont produites ces derniers mois dans l'Est.
Dimanche dernier, neuf civils ont été tués dans une attaque visant deux localités de la région de l'est.
Les assaillants étaient venus à bord de motocyclettes.
Mi-août, sept membres des forces de l'ordre burkinabè ont été tués dans l'explosion d'un engin artisanal, quinze jours après la mort de six personnes dans des circonstances similaires dans la même région de l'Est.
Leur véhicule avait sauté à une trentaine de kilomètres de Fada N'Gourma (chef-lieu de la région de l'Est) sur un engin explosif artisanal, au moment où ils se rendaient en urgence à Pama (100 km de Fada N'Gourma), attaqué par des hommes armés.
Ce bilan est le plus lourd dans la région de l'Est, et constitue la deuxième plus grande perte au sein des forces armées nationales dans une attaque, après celle de Nassoumbou (nord) en décembre 2016 qui avait fait 12 morts et traumatisé le pays.
Le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré a promis le 8 septembre de nouvelles "dispositions sécuritaires" pour "éradiquer le fléau du terrorisme", après une série d'attaques dans l'Est du pays qui a fait une vingtaine de morts en un mois.