Les Mutilations génitales féminines (MGF) continuent d’être une réalité dans le Centre-Nord. En effet, 10 fillettes dont l’âge est compris entre 4 et 16 ans, ont été victimes de la pratique de l’excision à Santéma, village situé à quelques encablures de la commune de Boussouma, province du Sanmatenga. Deux vieilles, âgées de plus de 60 ans, seraient les exciseuses et sont entre les mains des Forces de sécurité. Les 10 fillettes ont été transférées au CHR de Kaya pour des soins intensifs.
Tout a commencé le lundi 3 septembre où les informations ont fait état de filles excisées à Santéma, dans la commune de Boussouma. En effet, une partie des 10 fillettes excisées l’ont été ce jour-là. La pratique de l’excision s’est accentuée, le 13 septembre à Santéma, où d’autres fillettes ont subi le même sort des Mutilations génitales féminines (MGF). Selon nos informations, une femme serait venue de Ouagadougou avec ses deux fillettes pour « histoire » de passer les vacances chez leur grand-mère à Santéma. La triste réalité, c’est qu’elle les y a envoyées pour les faire exciser. « Le constat que nous avons fait, c’est que c’est une triste réalité. Sur place, nous avons vu 10 fillettes, d’âges différents, de 4 à 15 ans, qui ont été victimes de l’excision », a laissé entendre notre informateur.
« La situation de certaines filles est stable mais difficile pour d’autres»
Selon ce dernier, un autre constat, c’est que parmi les fillettes excisées, il y en a qui sont dans une situation stable tandis que d’autres sont dans une situation très difficile. Le Médecin chef du district (MCD) sanitaire de Boussouma, Dr Olivier Zombré, nous fait le diagnostic de la situation en ces termes : « Quand on a constaté les faits, on a transféré très rapidement les filles au district médical de Boussouma où elles ont été stabilisées. Puis, nous les avons transférées au CHR de Kaya. Présentement, la situation est stable pour certaines filles, mais pour d’autres, elle n’est pas du tout stable. » Selon le MCD, avec les soins intensifs, ils pourront arrêter le saignement, stabiliser les fillettes, faire leur prise en charge psycho-sociale avant de les retourner dans leurs familles respectives. Et ce, après les enquêtes des Forces de sécurité qui s’y attellent afin de situer les responsabilités.
« Rien ne justifie aujourd’hui l’excision »
En attendant, le Secrétaire général de la région (SGR), Abdoulaye Zéba, invite les parents des enfants à s’abstenir d’exciser leurs enfants. Et d’ajouter : « Il faut continuer à sensibiliser les parents, parce que rien ne justifie aujourd’hui l’excision qui continue d’être une triste réalité malgré l’existence de la loi qui l’interdit. » C’est sur des mots de soutien aux fillettes et à l’équipe médicale que le SGR, en compagnie d’une forte délégation provinciale et des Forces de défense et de sécurité, a quitté le CHR. Rappelons que les deux exciseuses sont actuellement entre les mains des Forces de sécurité.