La Coordination des Comités de défense et d’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) a animé un point de presse, le jeudi 13 septembre 2018, à Ouagadougou. Face aux Hommes de médias, il était question de la commémoration du troisième anniversaire du putsch perpétré par le Général Gilbert Diendéré et ses éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), le 16 septembre 2015.
C’est par une minute de silence en guise d’hommage rendu aux filles et fils tombés sous les balles des éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) au cours de la résistance au putsch du 16 septembre 2015, que le président de la CDAIP, Elie Tarpaga, et ses camarades ont entamé leur conférence de presse, le 13 septembre dernier à Ouagadougou. Point par point, de la liberté individuelle à la sécurité en passant par le contexte sociopolitique, le président Elie Tarpaga n’est pas allé par le dos de la cuillère pour dire ses vérités au pouvoir en place. Selon ce dernier, le pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré est en passe d’atteindre son objectif qui est de museler la presse, contrôler les réseaux sociaux et d’empêcher toute opinion critique vis-à-vis de sa gestion. « Nous assistons à une incapacité de l’Etat à assurer son rôle de sécurisation des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national. Au lieu que nos gouvernants assurent notre sécurité, ils préfèrent s’acharner sur des pauvres citoyens qui critiquent leur gestion du pouvoir et les envoyer en prison », a-t-il dénoncé. « Quel cynisme ! » s’est-il indigné. Concernant le procès du putsch manqué qui est en cours, le président de la CDAIP et ses camarades disent constater que la plupart des accusés plaident non coupables bien qu’ils reconnaissent avoir été sur le théâtre des opérations où des gens ont été tués, et n’éprouvent aucun regret pour leurs actes. La coordination, a indiqué Elie Tarpaga, suit avec intérêt ce procès et espère vivement que toute la lumière sera faite. Le président a laissé entendre qu’il insiste sur sa soif de justice qui va au-delà du procès en cours et prend en compte les dossiers emblématiques, notamment ceux de Dabo Boukary, Norbert Zongo, Thomas Sankara, Flavien Nébié et les martyrs de l’insurrection populaire. « C’est dans un contexte alarmant à tous points de vue pour les vaillantes populations du Burkina, que nous commémorons le 3e anniversaire de la résistance populaire victorieuse contre le putsch du Gilbert Diendéré. Nous exigeons la vérité et la justice pour les martyrs de l’insurrection populaire et du putsch, ainsi que le jugement des dossiers de crimes économiques commis avant, pendant et après l’ère Compaoré », a-t-il déclaré. Pour ce faire, a-t-il indiqué, en vue de garder la flamme de l’insurrection populaire et de la résistance victorieuse allumée, il invite les militants et sympathisants de la CDAIP ainsi que tous ceux qui aspirent à un changement véritable, à la renforcer. Mais aussi, a-t-il poursuivi, à la organiser des activités diverses sur la question de la défense et de l’approfondissement des acquis de l’insurrection populaire, afin de contribuer à la lutte pour le changement révolutionnaire en faveur du peuple.