Courant fin Août 2018,le ministère burkinabè de la justice et des droits humains, a participé à une rencontre avec des autorités coutumières et religieuses sur le mécanisme traditionnel de règlement des conflits.Le ministre de la justice,Réné Bagoro a fait savoir, que lorsque certains conflits sont gérés par les coutumiers et religieux,les gens parviennent à trouver des solutions apaisées sans contestation ,à la différence des litiges traités par les tribunaux des juridictions classiques.Cette forme de justice à laquelle le ministre de la justice fait allusion ,relève des principes de la justice transitionnelle,basée sur la vérité,le pardon,la réconciliation et des formes consensuelles de réparation.Il sera difficile pour le Burkina Faso ,de parvenir à une paix sociale durable ,si tous les faits liés à l’insurrection populaire doivent être jugés par les juridictions classiques.Car,le risque d’une justice des vainqueurs est grand.Or,en réalité,la part des responsabilités est à situer entre insurgés et adversaires et victimes de l’insurrection populaire des 30 et 31 Octobre 2014.Ce serait injuste, de condamner d’anciens ministres et députés pour avoir tenté de modifier la constitution pour des prolongations et laisser des impunis des pyromanes de l’insurrection ,qui ont incendié l’Assemblée nationale et des biens publics et privés ,avec des conséquences de pertes en vies humaines.Il convient de traiter ces questions par le mécanisme de la justice transitionnelle ,pour sortir de la spirale de vengeance illimitée de part et d’autre ,en fonction des rapports de force.Car,si le pouvoir en place jette uniquement l’anathème sur les dignitaires du régime déchu,quand son tour viendra de quitter le pouvoir,il s’exposera inévitablement à des représailles des vaincus ,qui pourraient être à la faveur d’un rapport de force.Ce serait alors une logique infernale de vengeance infinie ,qui ne permet pas au Burkina de mener des actions durables de développement national.