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Lutte contre l’insécurité au Sahel: ces obstacles à lever pour une collaboration efficace entre populations civiles et FDS

Publié le mardi 11 septembre 2018  |  FasoZine
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Le Centre d’information et de documentation citoyennes (Cidoc) a organisé un séminaire de dialogue entre populations civiles et Forces de Défense et de Sécurité (FDS) de la région du Sahel. C’était du 4 au 5 septembre 2018 à Dori où des représentants d’Organisations de la société civiles (OSC), de leaders communautaires, de conseils municipaux, de la gendarmerie nationale, de la police nationale, de l’armée, de la douane et de la Garde de sécurité pénitentiaire (GSP) ont mené des échanges directs. Ces échanges ont révélé des obstacles qu’il convient de lever pour mieux favoriser la collaboration entre populations civiles et FDS dans le cadre de la lutte contre l’insécurité.

Au rang de ces obstacles, figure le fait que les éléments des FDS ne comprennent pas les langues locales de la région du Sahel. C’est du moins, ce qui ressort de l’énumération – faite lors du séminaire - des limites objectives des FDS dans leur démarche de collaboration avec les populations civiles dans cette partie du Burkina. En effet, les gendarmes, militaires, policiers et autres éléments affectés au front de la lutte contre l’insécurité dans la région du Sahel ne comprennent pas les langues locales, même celles majoritairement parlées comme le fulfuldé, le tamachèque, le sonraï. Conséquence, ils n’arrivent pas à communiquer avec les populations locales qui pourraient pourtant les renseigner utilement.

Comme palliatif à cet obstacle, les séminaristes du Cidoc ont émis le souhait que la hiérarchie des FDS soit encline à faire en sorte qu’au sein de chaque équipe de patrouille, il y ait un moins un élément qui soit familier avec au moins l’une des langues locales. Au-delà, les séminaristes pensent qu’il importe d’initier des séances d’apprentissage de ces langues locales aux FDS. Ce qui pourrait favoriser, à tout le moins, la proximité populations civiles – FDS. D’une telle proximité, pourrait bien découler une collaboration franche et efficace entre les deux entités en faveur de la lutte contre l’insécurité.

Le séminaire du Cidoc a également été l’occasion d’échanger autour des textes (loi de 2003 sur la sécurité intérieure et décret de 2016 relative à la police de proximité) qui constituent le cadre légal de la collaboration entre populations civiles et FDS. Des textes méconnus par la grande majorité des populations civiles, et même par certains éléments des FDS.

Cette méconnaissance est aussi constitutive d’obstacle à l’instauration d’une collaboration véritable entre populations civiles et FDS. Ce sont des textes qui doivent être, selon les séminaristes, reproduits en langues locales et vulgarisés à grande échelle.

Signalons que ce séminaire des 4 et 5 septembre 2018 a enregistré l’identification de bien d’autres obstacles à la collaboration civilo-militaire, mais aussi de plusieurs stratégies dont la mise en œuvre peut booster cette collaboration. Il a été organisé dans le cadre de la mise en œuvre d’un projet intitulé « Renforcement de la participation citoyenne à la gouvernance sécuritaire dans la région du Sahel ». Un projet financé par l’Institut interrégional de recherche des Nations Unies sur la criminalité et la justice (UNICRI) et qui a permis de former des élus locaux, des jeunes et des femmes de plusieurs communes de la région du Sahel sur leurs rôles et responsabilités dans le cadre de la lutte contre l’insécurité. Ce projet prévoit également la tenue d’un séminaire de dialogue entre acteurs de la société civile burkinabé et ceux du Mali voisin, toujours pour une lutte coordonnée - entre acteurs - contre l’insécurité.

En attendant, le Gouvernorat de la région du Sahel a - par la voix de Timothée Zombré, le chef du cabinet du gouverneur - tenu à « féliciter et remercier le Centre d’information et de documentation citoyennes (Cidoc) pour avoir eu l’initiative de ce présent séminaire ». Un séminaire qui, selon lui, « revêt sans conteste une importance capitale au regard du contexte sécuritaire actuel dans la région du Sahel » et qui a refermé ses portes sur fond d’engagement des participants à stimuler davantage l’élan de collaboration au sein de leurs structures respectives.

Fulbert Paré (collaborateur)
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