Les premiers responsables du mouvement Brassard noir ont animé une conférence de presse le 8 septembre 2018, à Ouagadougou. Une conférence au cours de laquelle ils se sont prononcés, entre autres, sur l’arrestation de Safiatou Lopez, la marche-meeting de l’Opposition prévue le 29 septembre prochain et la recrudescence des attaques au Burkina. Sur ce dernier point, ils ont annoncé la mise en place de Comités de défense de la République (CDR).
Face à la recrudescence des attaques « barbares » qui ne cessent d’endeuiller les populations burkinabè, le mouvement Brassard noir a décidé d’apporter sa contribution qui consistera en la mise en place future de Comités de défense de la République (CDR) et ce, sur l’ensemble du territoire.
Les premiers responsables dudit mouvement ont porté l’information au cours de leur conférence de presse tenue le 8 septembre dernier. Selon les conférenciers, ces CDR auront pour mission essentielle de fournir des renseignements aux Forces de défense et de sécurité (FDS) qui en ont fortement besoin. « Nous sommes en guerre. Si vous voyez que la région de l’Est est attaquée, c’est parce qu’il y a une faille quelque part.
Quand on écoute à chaque fois les Forces de défense et de sécurité, elles se plaignent du manque de renseignements… On nous donne des numéros verts mais quand les citoyens appellent sur ces numéros, vous verrez qu’ils fonctionnent ou souvent pas. Les CDR que nous entendons mettre en place, seront à l’image de services de renseignements.
Et leurs renseignements seront portés au niveau de la police, de la gendarmerie, ou aux militaires », a laissé entendre Dieudonné Nitiéma, secrétaire général adjoint et porte-parole du mouvement Brassard noir. A l’en croire, lesdits CDR seront installés sur l’ensemble du territoire national. « On les installera au niveau des secteurs, des arrondissements, des villages, etc. et notre boulot se limitera aux seuls renseignements », a-t-il précisé.
Pour lui, pas question de confondre les CDR aux Koglwéogo. Toutefois, a-t-il relevé, ces deux entités pourront travailler en tandem. « Si les Koglwéogo le veulent, nous allons travailler avec eux... Nos CDR n’iront pas jusqu’à attraper des femmes ou des jeunes, leur faire faire des piloris, les déshabiller et les frapper.
Non ! Nous allons nous limiter à fournir des renseignements », a-t-il affirmé tout en ajoutant que ces CDR ne seront aucunement armés. Tout en rendant hommage aux soldats tués et souhaitant prompt rétablissement aux blessés, le Brassard noir a salué la bravoure des FDS qui, malgré la modicité de leurs moyens, défendent la mère patrie et ce, au péril de leur vie.
Doter les FDS en matériel adéquat
A ce propos, les conférenciers ont invité le gouvernement à doter les FDS d’équipements de pointe de sorte à neutraliser ces forces du mal. Concernant la marche-meeting que prévoit l’Opposition le 29 septembre prochain, le Brassard noir estime que l’heure étant grave, les politiciens gagneraient à taire leurs divergences pour ne mettre que l’intérêt supérieur de la nation au-dessus de tout.
« A chaque fois que les grandes nations sont attaquées, les hommes politiques taisent leurs contradictions et se mettent ensemble pour défendre l’intérêt général. Malheureusement, au Burkina, les politiciens en font un fonds de commerce », a déploré le président du mouvement, Boukaré Conombo, qui a lancé un appel à la solidarité, à la cohésion nationale pour bouter ces hommes sans foi ni loi hors du pays.
Et M. Nitiéma de renchérir : « cette marche de l’Opposition, si c’est pour la bonne gouvernance, que les initiateurs aillent la faire à Fada N’Gourma… Depuis les attaques du 2 mars dernier, la Place de la Nation est devenue une zone rouge. Quand l’Etat-major va s’opposer à la manifestation, cela deviendra un autre fonds de commerce.
Je pense que Fada était mieux indiqué afin d’encourager nos FDS. Je ne dis pas cela parce que c’est l’Opposition. Que ce soit elle ou le pouvoir en place, s’ils veulent manifester, je crois que le Sahel ou l’Est sont les régions les mieux indiquées ».
Quant à l’affaire Safiatou Lopez, le Brassard noir a déploré l’arrestation « d’une camarade de lutte ». Toutefois, il s’est insurgé contre « le comportement anti-républicain de certaines OSC et du chef de file de l’Opposition qui…, sans attendre de communiqué officiel, se sont livrés à des commentaires et ont incité à manifester... ». Pour Boukaré Conombo et ses camarades, ces comportements sont « une fuite en avant inutile et une entrave grave à la Justice ».