L’Union pour le progrès et le changement (UPC) a animé une conférence de presse, le jeudi 6 septembre 2018 à Ouagadougou. A l’occasion, le parti de Zéphirin Diabré s’est intéressé à l’annonce de la tenue du référendum constitutionnel par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Newton Ahmed Barry, la situation sécuritaire et la polémique sur l’avortement au Burkina Faso.
L’annonce de la convocation du corps électoral pour le referendum constitutionnel, le 24 mars 2019, par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Newton Ahmed Barry, inquiète l’Union pour le progrès et le changement (UPC). La formation politique l’a fait savoir, au cours d’une conférence de presse, le jeudi 6 septembre 2018, dans la capitale burkinabè. Selon le 2e vice-président de l’UPC, chargé des questions politiques, Adama Sosso, la sortie « malheureuse » du président de la CENI, interpelle la classe politique. « Nous nous demandons, si M. Barry maîtrise les textes qui régissent son institution et le processus électoral dans notre pays », s’est-il interrogé. Ce, d’autant plus que, a-t-il poursuivi, le Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD), habileté à saisir le Conseil des ministres sur la question, a démenti les informations fournies. En plus de cette « dérive », l’UPC accuse le président de la CENI de se faire passer pour l’avocat de la majorité, en défendant des points non consensuels opposant les commissaires de la structure en charge des élections. Il s’agit entre autres des questions relatives à l’arrimage du fichier électoral à celui de l’Office national d’identification (ONI), de l’enrôlement par SMS et de la limitation des pièces de votation à la Carte nationale d’identification burkinabè (CNIB) et au passeport, a-t-il cité. Fort de ces constats, « le parti du lion » invite le premier responsable de la CENI au strict respect de la neutralité de l’institution et des textes.
Les propositions antiterroristes de l’UPC ignorées
Outre cette question, l’UPC s’est prononcée sur la situation sécuritaire et la polémique sur l’avortement au Burkina Faso. Ainsi, elle regrette la récurrence des attaques terroristes sous le regard « impuissant du gouvernement ». Pour Adama Sosso, son parti a proposé un ensemble de mesures pour contenir la menace, notamment l’équipement adéquat des Forces de défense et de sécurité (FDS), la réorganisation des services de renseignement et la nomination de « techniciens expérimentés » à la tête des ministères en charge de la défense et de la sécurité. « Toutes ces propositions ont été royalement ignorées », a-t-il regretté. Concernant le débat sur l’avortement, le parti de Zéphirin Diabré, entrevoit des velléités de sa légalisation par la majorité présidentielle. « Nous nous opposons énergiquement à ce projet. Aucune promesse d’argent ou d’autres faveurs ne doit corrompre le pouvoir au point qu’il veuille légaliser l’avortement », a martelé le 2e vice-président de l’UPC chargé des questions politiques. Puis, de préciser que cette question est prise en compte dans le cadre de la journée de protestation du 29 septembre prochain de l’opposition. A propos, les journalistes ont voulu en savoir davantage sur l’intérêt de l’organisation d’une marche-meeting dans un contexte d’insécurité ambiante. « L’opposition s’est toujours contentée de déclarations ou de conférences de presse, mais cela laisse indifférent le pouvoir. Il est temps de tirer sur la sonnette d’alarme », a expliqué le 4e vice-président de l’UPC, Amadou Diemdoda Dicko. Puis le Secrétaire général du parti, Rabi Yaméogo, d’ajouter : « Si la majorité ne veut pas entendre le langage du dialogue, nous allons lui opposer un autre langage ». Il a en outre insisté sur le devoir des autorités à prendre les dispositions utiles, afin que la manifestation se déroule dans de bonnes conditions.