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ARRESTATION DE SAFIATOU LOPEZ : L’UNAS dénonce une « cabale politico-judiciaire »

Publié le jeudi 6 septembre 2018  |  Le Pays
Safiatou
© aOuaga.com par A.O
Safiatou Lopez/Zongo, présidente d`honneur du Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile (CCNOSC)
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L’Unité d’action de la société civile (UNAS) est une jeune structure composée de plus d’une cinquantaine d’Organisations de la société civile (OSC). Son objectif est de permettre aux OSC de s’unir et travailler pour l’édification de la démocratie au Burkina Faso. La présentation de ladite structure a eu lieu au cours d’une conférence de presse tenue hier, 5 septembre 2018, à Ouagadougou. Au cours de la lecture de leurs motions, les conférenciers ont appelé à « la libération pure et simple » de Safiatou Lopez parce que « victime d’une cabale politico-judiciaire ».

L’affaire Safiatou Lopez et la situation sécuritaire dégradante au Burkina ont fait l’objet de motions de la part de l’Unité d’action de la société civile (UNAS), hier 5 septembre 2018, une jeune structure composée de 51 Organisations de la société civile. Sur cette affaire Safiatou Lopez, l’UNAS, tout en dénonçant son « arrestation abusive, brutale et sa détention », estime que cette activiste de la société civile « est victime d’une cabale politico-judiciaire et d’un règlement de comptes politiques ». De ce fait, elle a réclamé « sa libération pure et simple » et mis en garde « contre toute chasse aux sorcières dirigée contre les activistes et leaders d’opinions tant de la société civile, des médias et des partis politiques dans le cadre du présent vrai-faux dossier ». Aussi, elle a pris à témoin les autorités coutumières et religieuses ainsi que les partenaires au développement du Burkina, principalement la délégation de l’Union européenne et les Etats-Unis, sur « les graves dérives et violations des droits de l’Homme et de la démocratie en train d’être commises par le régime burkinabè ». Quant à la dégradation de la situation sécuritaire, l’UNAS a rendu un vibrant hommage aux Forces de défense et de sécurité tombées, salué leur courage et leur résistance malgré la précarité des moyens mis à leur disposition, avant d’inviter le gouvernement à « apporter des solutions vraies à la situation sécuritaire et à s’abstenir du dilatoire, de la manipulation des consciences et de la démagogie face à une situation qui ne demande pas plus que du concret ». Concernant l’UNAS proprement dite, il faut noter qu’elle a été créée il y a à peine deux mois et a décidé de fédérer les actions des OSC pour mieux se faire entendre. « La société civile au Burkina comme un peu partout en Afrique, est très variée, très vaste et très souvent, mène des actions qui, d’une manière ou d’une autre, ne portent pas si elle est toujours seule. Nous avons compris cette sagesse qui dit que l’union fait la force, et c’est pourquoi nous avons essayé de nous regrouper pour créer cette structure de sorte à travailler pour atteindre nos objectifs qui sont de participer à la vie démocratique de notre pays, participer à faire avancer les choses dans notre pays. A chaque fois que de besoin, nous allons nous faire entendre sur toutes les questions (gouvernance, sécurité, justice, etc.), dans tous les compartiments de la vie au Burkina mais dans une et une seule voix », a justifié Alexandre Ouédraogo, président du Mouvement burkinabè pour l’émergence de la justice sociale (MBEJUS), une organisation membre de l’UNAS. Selon Lookmann Sawadogo, président de l’Observatoire pour la démocratie et les droits de l’Homme au Burkina (ODDH), une structure également membre de l’UNAS, l’unité d’action n’est ni une coalition, ni un réseau, ni une association.

L’UNAS est subdivisée en cinq caucus

« C’est un dispositif de coordination, d’encadrement et d’accompagnement des actions des OSC sur le terrain. Elle va faciliter, assurer leur synergie d’actions concertées autour de questions ponctuelles commandées par la gouvernance nationale. Elle aide les organisations à se réunir pour prendre des décisions et harmoniser leurs points de vue sur des sujets donnés et aussi de parvenir à une unité dans les réponses à donner. C’est une plateforme de mobilisation, de réflexion et d’action. Elle ne se substitue pas aux organisations qui en sont membres. Elle n’est ni une coalition, ni un réseau, ni une association, mais une plateforme technique permettant d’organiser la société civile et de donner des points de vue par rapport à une situation précise », a précisé M. Sawadogo selon qui l’UNAS n’interfère pas dans le fonctionnement interne des organisations prises individuellement encore moins sur les réseaux.
L’UNAS, à en croire les conférenciers, est ouverte à toute OSC évoluant au Burkina et ce, dans tous les domaines de la gouvernance. Peuvent être membres, des organisations n’étant pas au Burkina mais dont les sièges y sont. Sur le plan technique, elle est subdivisée en cinq caucus conduits chacun par des chefs de file. Ainsi, il y a le caucus droits de l’Homme et état de droit, le caucus démocratie et citoyenneté, le caucus droits socio-économiques, culturels et du développement, le caucus paix et réconciliation et enfin le caucus genre. Et toute organisation désirant y adhérer, s’inscrira dans un caucus en fonction de son orientation thématique sur le terrain. Sur le plan du fonctionnement, l’UNAS dispose de trois organes, à savoir le secrétariat permanent qui est l’administration permanente représentée par les chefs de file. Il y a ensuite les comités de base et les conseils, qui se trouvent au niveau décentralisé et enfin la présidence de mois qui est « assurée de façon tournante et alternativement entre les caucus qui désignent, en leur sein, deux représentants, à savoir le chef de file et un représentant dans les organisations du caucus ». Et la première présidence de mois est assurée par Alexandre Ouédraogo du MBEJUS. Il faut noter que l’UNAS dispose d’un règlement intérieur.
En tout cas, l’UNAS entend apporter sa contribution pour booster la démocratie au Burkina. Pour ce faire, elle usera de « toutes les formes de lutte, que ce soient des déclarations, des marche-meetings, tout ce qui peut être fait dans la légalité pour faire asseoir les bases solides de la démocratie dans notre pays ». Le présidium était composé de Lookman Sawadogo de l’Observatoire pour la démocratie et les droits de l’Homme au Burkina (ODDH), Pascal Zaïda du Cadre d’expression démocratique (CED), Alexandre Ouédraogo du Mouvement burkinabè pour l’émergence de la justice sociale (MBEJUS), Siaka Coulibaly du Réseau des organisations de la société civile pour le développement et Marc Bonogo de l’Alliance des nouvelles consciences (ANC). Toutes ces structures sont membres de l’UNAS.

Colette DRABO
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