Le Comité d’initiative pour la défense et la protection des utilisateurs des réseaux sociaux a tenu, le jeudi 30 août 2018 à Ouagadougou, une conférence de presse en vue de remercier les différentes structures qui se sont mobilisées pour la libération de l’activiste Naïm Touré.
«Plus jamais un webactiviste ne doit être incarcéré au Burkina Faso sur la base de ses écrits. L’Internet est et doit rester un espace de liberté d’expression citoyenne, un endroit où on peut parler, critiquer sans avoir peur, sans censure. La liberté d’expression n’est pas à géométrie variable.». C’est la conviction du Comité d’initiative pour la défense et la protection des utilisateurs des réseaux sociaux. Ils ont organisé une conférence de presse, le jeudi 30 août 2018 pour témoigner leur reconnaissance aux voix qui se sont élevées pour réclamer la libération de Naïm Touré. Selon le porte-parole du comité d’initiative, l’artiste- musicien, Almamy KJ, l’arrestation «arbitraire» de Naïm Touré a créé un élan de solidarité entre activistes à travers le monde. Un élan qui s’est traduit à l’entendre, par la collecte de plus de deux (2) millions de francs CFA en une semaine via les différents comités mis en place pour soutenir M. Touré pendant sa détention. Et Almamy KJ de qualifier cette mobilisation d’exemplaire pour la défense de la liberté d’expression sur les réseaux sociaux. Fustigeant ’’la méthode’’ des autorités, le porte-parole du comité d’initiative a rappelé que pour les activistes «le plus important commence maintenant que Naïm Touré est libre». Quelle analyse faites-vous de la liberté d’expression au Burkina Faso? Pensez-vous que le rôle des activistes est de divulguer des informations nuisibles à la sécurité du pays ? Quelles sont les limites que vous vous prescrivez sur l’utilisation des réseaux sociaux ? A ces préoccupations, le présidium a indiqué que toutes ces arrestations à travers le pays n’ont qu’un seul but, museler la liberté d’expression. Pour eux, la liberté d’expression dépend surtout du ton employé pour exprimer sa pensée et son but est de choquer pour éveiller les consciences. «Ce que nous faisons ne met pas en danger le pays mais plutôt contribue à la construction de la démocratie», a estimé le modérateur Oumarou Hebié. Quant à la limite que les utilisateurs s’imposent, il a tenu à rassurer qu’elle ne va pas au-delà de celle prescrite par la loi. Cependant confie-t-il : «Il y a une différence entre la loi telle qu’elle est et l’utilisation que les pouvoirs publics veulent en faire». Faisant l’analyse de la liberté d’expression, Naïm Touré a affirmé qu’elle est en nette régression au «pays des Hommes intègres». Selon lui, la loi actuelle sur cette liberté d’expression est taillée sur mesure en fonction du bord politique. Et c’est pourquoi, le comité entend mener d’ autres actions les jours à venir pour éclairer l’opinion publique sur son combat.