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Burkina/Putsch manqué : Pour Diendéré la transition courait à la dérive (Lieutenant Relwende Compaoré)

Publié le jeudi 6 septembre 2018  |  AIB
L`entrée
© Autre presse par DR
L`entrée de la direction de la justice militaire à Ouagadougou qui abrite le tribunal militaire
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Ouagadougou - le Lieutenant Relwendé Compaoré a déclaré mardi à la barre du Tribunal militaire que le Général Gilbert Diendéré a affirmé, au cours d’une rencontre le 16 septembre 2015, que la Transition courait à la dérive et que les élections n’auront pas lieu.

Devant la barre du Tribunal militaire mardi, le Lieutenant Relwendé Compaoré a reconnu avoir participé à une réunion des officiers convoquée le 16 Septembre 2015 par le Général Gilbert Diendéré pour justifier le coup d’Etat.

Au cours de cette rencontre, le Général Diendéré a déclaré, selon le Lieutenant Relwendé Compaoré, que la transition courait à la dérive et que les élections n’auront pas lieu. Une déclaration qui de son avis, n’a suscité aucune réaction contraire dans la salle.

La réunion, selon ses dires, a été suivie d’une médiation de personnalités notamment l’ancien président le médecin-commandant Jean Baptiste Ouédraogo et l’archevêque de Bobo-Dioulasso Paul Ouédraogo pour la libération des autorités de la Transition, arrêtés dans la journée même.

Au terme de la réunion qui s’est tenue au camp Naaba Koom 2 au sein de la présidence, le Lieutenant Relwendé Compaoré dit être retourné au Conseil de l’entente (où il était basé) et n’est plus jamais reparti à la présidence.

Pour autant, il reconnait avoir été instruit par le capitaine Oussène Zoumbri le lendemain 17 septembre 2015 pour envoyer des hommes à la place de la Nation pour prévenir tout risque d’affrontements entre pro et anti putsch.

Il a donc envoyé des éléments sur la dite place qui y sont restés jusqu’au 20 septembre 2015.

«Quand on pose un acte, il faut l’assumer. Je ne cherche pas à protéger quelqu’un, même pas un subalterne» a affirmé le Lieutenant Relwendé Compaoré, précisant qu’il est resté militaire durant toute la période du coup d’Etat.

Le prenant au mot, le parquet militaire lui demande si l’attitude du Général Diendéré était militaire ou politique.

« C’est une position politique», affirme-t-il d’un trait.

Et le parquet militaire de poser une autre question « le règlement de l’armée autorise-t-il des prises de position politique ? ». « Négatif » répond l’accusé.

Pour autant, le parquet militaire estime que le Lieutenant a exécuté des ordres après la prise de pouvoir du Général Diendéré afin de consolider le pouvoir de ce dernier.

« Tu es officier, on arrête le président du Faso et ton chef d’Etat-major général des Armées ne fait pas de communiqué pour s’en démarquer. Je ne pouvais rien faire en tant que Lieutenant pour m’y opposer» se défend l’accusé.

Abondant dans le même sens, Me Seydou Roger Yamba, avocat de la Défense a déclaré « On demande au petit Lieutenant pourquoi il ne s’est pas opposé au putsch. Pourtant, il y avait des officiers supérieurs qui n’ont pas fait de déclaration contraire au putsch ».

Les avocats de la partie civile ont félicité l’accusé pour la concordance de ces propos à la barre d’avec les procès-verbaux de ces interrogatoires devant le juge d’instruction.

«On doit vous respecter d’avoir répété des choses graves que vous avez affirmé devant le juge. Votre attitude est apaisante pour la partie civile que nous représentons car la finalité de ce procès n’est pas forcement de vous condamner mais de savoir la vérité» a déclaré Me Séraphin Somé.

Le Lieutenant Relwendé Compaoré est poursuivi pour 3 chefs d’accusations qui sont complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, meurtre sur 13 personnes, coups et blessures volontaires sur 42 personnes.


Wurotèda Ibrahima SANOU
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