Malgré les inquiétudes, le deuxième tour de l'élection malienne se termine dans un climat d'apaisement, avec la reconnaissance par Soumaïla Cissé de sa défaite avant même la proclamation des résultats officiels. Le Mali est-il une exception sur la scène politique africaine ? Comment faire en sorte qu'un processus électoral se termine dans la sérénité ? Les pressions de la communauté internationale peuvent-elles avoir un impact ? Augustin Loada, professeur de droit et de sciences politiques, directeur du centre pour la gouvernance démocratique à Ouagadougou est l'invité de RFI.
RFI : Un candidat qui se rend en famille au domicile de son adversaire pour reconnaître sa défaite avant même l’annonce des résultats, est-ce que cela s’est déjà vu sur le continent ?
Augustin Loada : Il y a déjà un précédent mais c’est un fait qui est rarissime sur le continent africain parce que généralement, les compétitions électorales sont sanctionnées par une victoire qui est le plus souvent contestée par les adversaires.
Qu’est-ce qui fait justement qu’une élection se termine comme ça, et pas en bras de fer ?
La première chose importante, c’est qu’il y ait une volonté de la part des acteurs de contribuer à une vie politique apaisée parce que si les acteurs ne jouent pas le jeu de la démocratie, la contestation peut devenir un vote banal d’expression politique. C’est important que les organismes chargés des élections soient dignes de confiance parce que s’il n’y a pas de confiance entre les acteurs, évidemment les résultats peuvent être contestés au lendemain du scrutin.