Un séminaire de formation des fonctionnaires agricoles de haut niveau du Burkina Faso s’est ouvert, ce vendredi 31 août 2018 à Pékin, en République populaire de Chine. Jusqu’au 09 septembre prochain, les experts burkinabè, conduits par le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques Alassane Guiré, vont s’imprégner de l’expérience chinoise en matière de développement agricole.
«Lorsqu’un homme songe à ses épousailles, il doit se garder de chercher la plus belle femme du monde. Il doit plutôt se préoccuper de trouver un allié pour la vie», a dit le chef du département de la Coopération internationale du ministère chinois de l’Agriculture et des Affaires rurales, Yé Anping. Par cette parabole, le responsable chinois a semblé rappeler l’impératif de sceller ad vitam aeternam les rapports diplomatiques entre le Burkina Faso et la République populaire de Chine, renoués il y a seulement quatre mois. C’était à l’ouverture du séminaire de formation des fonctionnaires agricoles de haut niveau du Burkina Faso, le vendredi 31 août 2018 à Pékin en République populaire de Chine.
Pour Yé Anping, à défaut d’être le partenaire idéal du pays des hommes intègres en matière de développement agricole, l’Empire du milieu «peut lui transférer la technologie la plus convenable pour la modernisation de son agriculture ». Grâce aux moyens technologiques, la Chine, jadis en développement, assure de nos jours son autosuffisance alimentaire. Bien plus, la deuxième puissance économique mondiale ambitionne, selon M. Yé Anping, de «nourrir 21% de la population planétaire en mobilisant 4% de ses terres cultivables et 7% de ses ressources en eau». Le responsable chinois a exprimé la disponibilité de son pays à aider le Burkina Faso à transformer de façon structurelle son agriculture.
Saisissant cette perche, le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture et des Aménagements Hydrauliques, Alassane Guiré, a dit l’espoir du gouvernement burkinabè, de relever, à la faveur de cette nouvelle coopération, les défis liés à la maîtrise de l’eau agricole, à l’amélioration variétale des semences, à la mécanisation de l’agriculture domestique, à la transformation et à la commercialisation des produits agricoles. «Pour gagner ces challenges, il faut mettre l’homme au centre de l’action», a soutenu M. GUIRE, convaincu du caractère fondamental de la formation des producteurs et des encadreurs agricoles.
Cinq (05) experts agricoles chinois, en route pour Ouagadougou dans le cadre de la relance des relations sino-burkinabè, ont affirmé, «avec sincérité, leur engagement à œuvrer à l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Burkina Faso». Le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques, Alassane Guiré, leur a promis le soutien de son département dans l’exécution de leur mission.
A l’issue de la cérémonie d’ouverture, les membres de la délégation burkinabè ont visité l’Académie des sciences agricoles de Pékin. Ils se sont particulièrement intéressés à l’Institut de la production semencière, fort de 700 chercheurs et de 500 doctorants et étudiants en master. Crédité d’un budget annuel compris entre 70 et 90 millions de dollars, selon son directeur Lui Chunming, ce centre de recherche dispose de 1 000 stations d’amélioration des variétés semencières. Autant de capacités lui permettant de mettre à la disposition des producteurs, par le biais des entreprises semencières brevetées, des semences à haut rendement, nécessitant moins d’engrais et résistants aux chocs climatiques. L’Institut développe, sous le leadership du Pr. Li Zhikang et en partenariat avec la Fondation Bill et Melinda Gates, une variété semencière de riz. Le super riz vert, Green Super Rice (GSR) en anglais, est déjà mis au point dans de nombreux pays africains dont le Mali, le Nigeria et le Sénégal. Son rendement est estimé à 10 tonnes/hectare. L’Institut de la production semencière fournit également aux agriculteurs chinois des variétés de maïs dont certaines sont susceptibles de libérer 15 tonnes par hectare, avec une densité de 12 000 pieds à l’hectare. Ces variétés conçues par le plus fortuné des chercheurs de ce centre, Pr Huang Chang Ling, sont produites sur une superficie estimée à 100 000 ha en Chine. Avec sa banque de gènes, considérée comme le 2e plus grand point de stockage de semences au monde, l’Institut a séduit ses hôtes burkinabè préoccupés «d’améliorer la qualité des semences nationales et de renforcer les capacités de production des entreprises semencières du pays». Son directeur, Lui Chunming, envisage d’accueillir des chercheurs burkinabè à l’effet de leur transférer la technologie chinoise dans ce domaine.
«La délégation burkinabè repart très édifiée de l’expertise chinoise en matière de promotion de l’utilisation de la semence pour un accroissement substantiel de la production agricole», a mentionné le Secrétaire général Alassane Guiré, dans le livre d’or de l’institution.
La mission de formation des fonctionnaires agricoles de haut niveau du Burkina Faso se poursuit à Pékin par des visites guidées d’entreprises agricoles et des conférences avec des spécialistes chinois des questions rurales. En sus, les experts burkinabè se rendront dans la province agricole de Hubei. Ils y visiteront plusieurs infrastructures et échangeront avec les responsables des services agricoles de cette localité.