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Arrestation de Safiatou Lopez : Le film de l’opération

Publié le vendredi 31 aout 2018  |  Sidwaya
Safiatou
© aOuaga.com par A.O
Safiatou Lopez/Zongo, présidente d`honneur du Cadre de concertation nationale des organisations de la société civile (CCNOSC)
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La présidente d’honneur du Cadre national de concertation des organisations de la société civile (CNCOSC), Safiatou Lopez, a été interpellée dans la nuit du mercredi 29 août 2018, à son domicile sis à la cité Azimo de Ouaga 2000. Retour sur le déroulement des événements.

Les riverains de la rue Hamado Paul Yougbaré, sise à la cité Azimo de Ouaga 2000, étaient inquiets, dans la soirée du mercredi 29 août 2018. Dès 16 heures, l’Unité spéciale d’intervention de la gendarmerie nationale (USIGN) avait investi ladite rue. A bord de plusieurs pick-up, ils ont établi un périmètre de sécurité devant le domicile de la présidente d’honneur du Cadre national de concertation des organisations de la société civile (CNCOSC), Safiatou, pour une perquisition. Les badauds et le voisinage ont été alors invités à rester à 500 mètres dudit domicile. A moto, à pick-up, les pandores faisaient des va-et-vient et un drone survolait la zone. Les usagers qui tentaient de mieux comprendre la situation ont été invités à quitter les lieux. 20h 4 mn, c’est le début de l’opération.

Des bruits assourdissants se font entendre. Le gros portail métallique de la maison assiégée est défoncé. A 21h40, Safiatou Lopez est interpellée par des éléments de l’USIGN sous haute sécurité. Selon l’avocat de la leader de la société civile, Me Sylvère Kiemtarboum, la gendarmerie n’a pas voulu communiquer ni sur les raisons de sa présence au domicile ni sur ce qui est reproché à sa cliente. « Officiellement, il n’avait aucun mandat de perquisition.

Aucun mandat d’amener ne m’a été présenté. Donc, aucun motif ne justifie son interpellation », dit-il. Pire, témoigne-t-il, il n’a pas eu accès au domicile. Me Kiemtarboum ajoute : « On ne reproche rien à madame Lopez. Mais, finalement, ils sont partis avec elle sans me dire quoique ce soit. C’est vraiment écœurant. Elle est partie avec des véhicules de la gendarmerie.

Nous ne connaissons pas sa position ». Pour lui, avant toute perquisition, les forces de défense devraient se présenter et montrer le titre en vertu duquel ils sont présents. A l’entendre, c’est une violation pure et simple de domicile privé.

Présent au moment de l’interpellation, Nikilbié Bako, répétiteur des enfants de Mme Lopez a confirmé que c’est à 16h, que les gendarmes sont arrivés au domicile. « Elle m’a dit qu’il y a des gendarmes qui ont encerclé la cour et que si, elle ne donne pas l’ordre d’ouvrir la porte, de ne pas le faire. Aux environs de 18h, elle m’a demandé de sortir », explique-t-il. Selon M. Bado, quand la présidente du CNCOSC a demandé à savoir ce qui se passe, les gendarmes ont répondu que « c’est une interpellation ». « Elle a demandé s’ils ont un document officiel pour l’interpeller, ils lui ont répondu par la négative », relate-t-il. Ses téléphones portables confisqués, rapporte-t-il, il lui a été demandé le lien entre sa patronne et lui. « Ils m’ont alors demandé de passer demain au camp Paspanga pour les récupérer », laisse-t-il entendre.
Arrivé aux premières heures de l’opération avec quelques leaders d’OSC dont Marcel Tankoano du M21 et Hervé Ouattara du CAR, le chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré a souligné que Mme Lopez est une figure importante de la société civile qui s’exprime beaucoup sur les questions nationales. Donc, il était de son devoir de venir savoir ce qui se passe.

Malheureusement, argue-t-il, il n’a pas pu accéder au périmètre de sécurité. « Ils m’ont fait savoir qu’ils sont là pour une opération dans le cadre d’une enquête qui doit aboutir à une perquisition. Donc, on ne pouvait pas accéder au domicile de l’intéressée », affirme le chef de file de l’opposition.

Venu également apporter son soutien à la présidente d’honneur du CNCOSC, Abraham Badolo lance à son tour : « elle m’a appelé pour me dire que sa maison est encerclée par des gendarmes. Avec l’armement qu’ils ont, c’est comme s’ils viennent prendre un terroriste. Cela n’est pas commode ». Au moment, où nous quittions les lieux vers 23 heures, les forces de défense étaient toujours présentes devant le domicile de Dame Lopez.


Abdel Aziz NABALOUM
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