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Annonce du référendum : une "bonne nouvelle" pour le MPP, le CDP inquiet

Publié le mardi 28 aout 2018  |  Sidwaya
Eddie
© AFP par Ahmed Ouoba
Eddie Komboïgo, Le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).
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La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a annoncé, le dimanche 27 août 2018, sur son compte Twitter, l’organisation du référendum constitutionnel prévu pour le 24 mars 2019, précédé de la révision du fichier électoral. 24 heures après cette annonce, quelques acteurs de la scène politique nationale et de la société civile donnent leurs appréciations et attentes.

L’annonce du référendum sur la nouvelle constitution pour le 24 mars 2019 faite par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), fait « jaser » la classe politique et la société civile burkinabè. Pour le secrétaire national adjoint chargé des jeunes du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Luc Arnaud Compaoré, cette annonce est «une très bonne nouvelle», parce que le référendum était inscrit dans le programme du président du Faso.

«C’est un engagement qui lui tient vraiment à cœur. C’est la concrétisation d’une promesse de campagne et le MPP, membre de la majorité présidentielle, s’en réjouit», a dit M. Compaoré, par ailleurs membre du bureau exécutif national du parti au pouvoir. Pour sa part, le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Eddie Komboïgo, estime que son parti n’est pas contre le référendum.

Seulement, a-t-il précisé, une commission avait été mise en place pour sortir un avant-projet de référendum et jusque-là, l’ex-parti au pouvoir ne sait pas si ce texte a été validé ou adopté par le gouvernement. «Nous prenons acte mais nous émettons des réserves parce qu’un référendum doit faire l’objet d’un consensus d’abord afin qu’il puisse répondre aux attentes de notre peuple, pour être conforme à une démocratie équilibrée dans notre pays.

Fixer une date sans savoir le contenu de ce qu’on va aller voter nous inquiète aujourd’hui», a-t-il regretté. Eddie Komboïgo reconnaît que le CDP a participé à une réunion avec le président du Faso sur la question et la position de la CENI était d’organiser le référendum le plus tôt possible, c’est-à-dire en fin 2018, pour avoir le temps de s’occuper des élections de 2020.

«Nous sommes étonné. Nous n’approuvons pas la méthode de la CENI parce que nous sommes partie prenante de la vie de la nation et de la CENI et nous pensons qu’elle aurait pu nous consulter sur les dates avant de publier quoique ce soit. C’est fort regrettable», a-t-il fait savoir.

«Il n’y a pas d’urgence»

Pour le président du Mouvement du 21 avril (M21), Marcel Tankoano, cette annonce de la CENI est un non-événement, même s’il reconnaît que la commission électorale est dans son bon rôle. En effet, a-t-il dit, la révision de la liste électorale suivie du référendum n’est pas une priorité pour le Burkina Faso et les Burkinabè.

La priorité, s’est-il expliqué, est l’insécurité qui «ronge» le pays au point qu’il est en train de perdre ses parties Nord, Sahel et Est. «C’est une question purement politique qui est loin d’être une question sociale. Il n’y a pas d’urgence en la matière. En plus de l’insécurité, l’autre priorité pour les Burkinabè, c’est de s’assurer les trois repas quotidiens », a-t-il ajouté.

Estimant que la CENI devait être un organe indépendant qui s’assume, le président du CDP pense qu’il s’agit d’un passage en force du gouvernement si les différentes parties ne s’entendent pas sur les préalables de la révision du fichier électoral. «Personne ne fait confiance en la plateforme de l’Office national d’identification (ONI).

Nous invitons la CENI à être indépendante et autonome et à rassurer l’ensemble du peuple burkinabè qu’on ne s’achemine pas vers des élections où il y aura des irrégularités qui pourraient créer des conflits pré ou post électoraux», a-t-il poursuivi.

Pour Luc Arnaud Compaoré, la révision du fichier électoral ne doit pourtant pas susciter autant de débats puisqu’avant d’aller aux élections, il faut tenir compte de ceux qui n’avaient pas l’âge de voter lors des derniers scrutins. «En 2015, on avait des jeunes de 14 à 17 ans qui ne pouvaient pas voter et qui remplissent les conditions pour 2019.

Cela va de soi qu’on puisse faire une révision du fichier électoral. Mais comme certains veulent jouer à la politique politicienne … », a noté M. Compaoré. Et de renchérir que l’opposition qui est aussi représentée à la CENI, doit s’inscrire dans une démarche de discussion et surtout être «honnête et conséquente parce que la révision du fichier électoral ne devait même pas poser de problème majeur».

Des élections consensuelles

Selon Eddie Komboïgo, son parti craint qu’en allant dans ce sens, la CENI ne se retrouve seule avec la majorité pour organiser les élections. «Nous ne le souhaitons pas. Nous voudrions que les décisions se prennent de manière consensuelle afin de permette à l’ensemble des représentants des partis de la majorité comme de l’opposition, de faire le retour à leurs partis pour recueillir leurs avis», a-t-il recommandé. Ainsi, a dit le président du CDP, le Burkina Faso aura une CENI opérationnelle qui répond aux attentes de tous les partis et de toute la population.

C’est aussi l’avis de Marcel Tankoano qui dit attendre de la CENI et du gouvernement qu’ils conduisent le pays vers une démocratie véritable et réelle tant espérée par le peuple. Toutefois, si les dissensions liées à la révision de la liste électorale devaient conduire le pays à des «pré-crises ou des post-crises», le président du M21 préconise que la CENI évite ces «scènes» au Burkina Faso. Luc Arnaud Compaoré se veut pourtant rassurant. En effet, a-t-il confié, la CENI est une organisation indépendante qui a conduit plusieurs processus électoraux transparents. Il souhaite donc que l’opposition taise son ego et accompagne la CENI dans ce processus au grand bonheur de tous les Burkinabè.
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