Un bras de fer oppose, depuis le 24 août 2018, l’Organisation des transporteurs routiers du Faso (OTRAF) à l’Union des chauffeurs routiers du Burkina (UCRB).
Cette situation a créé de longues files sur certains corridors et voie d’entrée de Ouagadougou. Une de nos équipes a fait le tour ce week-end pour comprendre ce qui se passait.
Les deux parties s’engagent à se porter assistance dans l’exécution de leurs missions respectives : l’UCRB s’engage à assurer la sensibilisation permanente des chauffeurs routiers au respect de la réglementation et à la discipline nécessaire à la bonne collaboration pour de meilleurs résultats.
Dans les représentations portuaires, l’OTRAF reconnaît le droit à l’URCB d’utiliser ses infrastructures pour assurer au mieux leurs missions, sous réserve du respect de toutes les dispositions organisationnelles et disciplinaires mises en place.
Dans les différents ports où l’OTRAF est représentée par l’URCB, il est fait obligation aux représentants d’associer les chauffeurs à la gestion du fret, notamment dans l’établissement de l’ordre et de l’appel. Voilà autant de points qui lient les deux syndicats.
Cependant depuis un certain temps, les chauffeurs burkinabè qui rapportent de la marchandise du Ghana ont vu leur élan ralenti par leurs frères du Ghana. Cette concurrence a alors obligé les deux syndicats à élaborer un plan de riposte.
Ce dernier a consisté en la création, de commun accord, d’un poste de contrôle conjoint à Nabma Tanga, sur la route de Koubri, afin de permettre le respect du quota (1/3 pour les Ghanéens et 2/3 pour les transporteurs burkinabè).
Selon une source digne de foi, dans chaque pays portuaire, l’importateur va au CBC pour déclarer le fret, notamment le tonnage, la nature de la marchandise pour le transit. « Le CBC, de commun accord avec les deux syndicats, établit un bon de chargement qui facilite le contrôle. Le poste existe il y a 2 ans mais un protocole d’accord entre les chauffeurs et les transporteurs a été établi et signé de commun accord le 3 avril 2018 ».
Cette entente a facilité la cohabitation jusqu’au jour où une altercation a opposé un membre de l’OTRAF (Mamadou Traoré) à un autre de l’URCB nommé Moussa Traoré. Ce dernier ayant porté la main sur son collaborateur, il a été licencié conformément au protocole d’accord de partenariat du 3 avril 2018 qui lie les parties.
Depuis, précisément le 24 août 2018, les chauffeurs qui sont mécontents de la décision, en plus d’être instrumentalisé par certains de leurs responsables (par la radio), ont bloqué les bureaux de l’OTRAF et les différents corridors.
Cette situation a conduit les deux syndicats chez leur ministre de tutelle, Vincent Dabilgou. Devant ce dernier, les membres de l’URCB ont dit ne pas se reconnaître dans cette anarchie. Le ministre a ainsi renvoyé les deux parties au dialogue et à l’entente.
Du côté de la RN1, l’entrée de la ville est obstruée par des camions de tout genre. Selon Abdoul Kinda, l’un d’entre eux, le président national de l’OTRAF les a traités de drogués et a même renvoyé un des leurs alors que ce dernier a juste dénoncé l’opacité qui règne au sein du poste de contrôle.
« Nous exigeons donc la démission du président national, Issoufou Maïga », a-t-il ajouté. Jusqu’à l’heure où nous tracions ces lignes, de nombreux camions étaient encore stationnés à l’entrée de la ville et la peur des Ouagavillois que la situation empire ne faisait que croître.