Cela fait 5 jours que les habitants de la cité du Paysan noir, Banfora, sont sans le liquide combien précieux de l’ONEA, en raison d’une panne survenue dans la nuit du 19 au 20 août 2018.
La pluie torrentielle qui s’est abattue en cette nuit a créé des dégâts sur la conduite d’eau qui ravitaille le château à partir du barrage de Moussodougou. Le comble est que la cassure s’est produite à un endroit de la canalisation situé dans une rizière, à plus de 2 mètres de profondeur.
Comme si la souffrance de la population ne leur disait rien, voilà que des spéculateurs veulent profiter de la situation. Des femmes qui sont parvenues à avoir quelques seaux d’eau que l’ONEA fait venir de Bobo, Niangoloko et Sindou et qu’il s’échine à distribuer à longueur de journée, vendent cette eau.
A ce qu’on dit, le seau d’environ 10 à 15 litres est vendu à 300 F CFA. Du côté de certains boutiquiers, le pack d’eau qui se vendait à 500 F CFA a connu une augmentation de 200 F CFA. Une situation qui requiert la vigilance et la prise de certaines mesures, a confié un habitant qui, rentrant de congé administratif, est tombé sur cette pénurie.
Du côté du CHR où l’eau est beaucoup utilisée, le DG, Désiré Ky, confie que la situation devient de plus en plus intenable. A l’entendre, les agents de santé peuvent avoir tendance à économiser le peu d’eau qui est mis à leur disposition, mais cela comporte des risques. « Nous n’arrivons pas à faire fonctionner notre buanderie et bien d’autres unités.
Pourtant, après chaque intervention ou accouchement, nous devons laver les champs avant de les envoyer en stérilisation. Grâce à la SOSUCO, nous avons de l’eau distillée pour le fonctionnement du laboratoire. En attendant, nous utilisons des champs à usage unique et cela crée des surcoûts pour le CHR », a relevé le DG.
En tout cas, la situation de la panne à Lémouroudougou n’a jusque-là pas trouvé solution. Pire, la forte pluie tombée le 22 août 2018, soit deux jours après celle qui a occasionné la panne, est venue annihiler les efforts des équipes chargées de la réparation.
En effet, et selon le DR de l’ONEA Bobo, Adama Semdé, le dispositif qui consistait à « réveiller » l’ancienne conduite a connu une mauvaise fortune avec l’arrivée en force de l’eau, suite à cette nouvelle pluie torrentielle du 22 août 2018.
« L’eau est venue en grande quantité et cela ne nous a pas permis de poursuivre le pompage vers le château. Présentement, nous avons pris attache avec une entreprise qui arrive ce soir à Banfora. C’est une entreprise qui est spécialisée en travaux dans les zones marécageuses.
Elle vient avec de gros moyens pour intervenir sur la panne », a confié M. Semdé. Ce 23 août 2018, le DG de l’ONEA en personne était à Lémouroudougou pour constater de visu la situation. La route tout le long de la rigole est submergée et un camion qui transportait du matériel pour la réparation s’est embourbé.