Lors de la phase d’exploration (de 2005 à 2012), Gryphon Minerals s’est attachée les services techniques d’une autre société de sondage, Geodrill. Geodrill aurait donc passé 10 machines de sondage à Gryphon qui, parvenue au terme de la prospection, s’est retrouvée avec une seule machine sur les dix passées sous contrat. Pour la société minière, dès lors que le nombre des machines a été réduit, il n’y avait donc pas lieu de garder le même effectif de départ. Arguant donc un « malaise économique », Gryphon en profite, l’an dernier, pour mettre d’abord une partie de son personnel au chômage technique avant de la renvoyer définitivement plus tard (29 travailleurs ont été licenciés). Au nombre des travailleurs « déflatés », il y a les employés de la localité. Ces derniers se sont opposés aux mesures de « compression » engagées par la société. C’est ainsi qu’ils se sont cru en devoir d’exercer une pression sur la direction, en organisant un mouvement de grève au dernier trimestre 2012. Conséquences, le 14 décembre dernier, la direction locale de la compagnie minière à Niankorodougou a été « envahie » par ses travailleurs mécontents. Il a fallu l’arrivée des forces de l’ordre venues de Banfora pour les déloger. Outre la tension qui monte, peu à peu, entre la compagnie minière et les orpailleurs, il y a aussi que le torchon brûle entre l’entreprise et son personnel. Après une série de médiations qui a échoué, les parties s’en sont remises à l’arbitrage de la justice. Quant aux orpailleurs artisanaux (ils essaiment les lieux depuis 2008), ils disent attendre de « pied ferme » quiconque viendrait les déposséder de leurs terres. La compagnie projette, à présent, de se donner une période de quinze mois pour passer à la phase de « construction » (construction des infrastructures, des routes, installation d’équipements…) qui conduira ensuite à l’extraction du minerais pour une durée de huit ans. La première production de l’or est attendue au dernier trimestre 2014. 4,5 tonnes d’or sortiront par an des gisements miniers. Ces lingots, selon les prévisions de la direction de Gryphon, équivaudront annuellement à quelque 98 milliards F.CFA
