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Hommage à Salifou Diallo: Le football, l’autre passion de Salifou Diallo

Publié le mardi 21 aout 2018  |  Sidwaya
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La politique n’a pas été la seule passion de feu Salifou Diallo au cours de son passage sur terre. L’homme était aussi connu pour sa flamme sportive, notamment le football. Fervent supporter de l’Union sportive de Ouagadougou (USO), il s’est investi pendant des décennies pour le rayonnement de ce club de la capitale. Et en bon connaisseur du ballon rond, il a compris, en initiant la coupe de l’Assemblée nationale, que la construction d’un football d’élite passe par le développement des petites catégories.


Salifou Diallo a été un mordu du sport, surtout de football, et il l’a démontré par plusieurs actes tout au long de sa vie. La coupe de l’Assemblée nationale qu’il a initiée en mars 2017, fut son ultime contribution en faveur du développement du football burkinabè. L’actuel entraîneur des Etalons cadets, Daouda Sanou dit Famoso a été l’architecte du projet de l’ex-président du parlement burkinabè. «La coupe de l’Assemblée nationale a voulu donner un coup de pouce à la préparation de la relève en mettant l’accent sur la détection des talents, et en réduisant les inégalités d’accès à la pratique du football de haut niveau chez tous les enfants du Burkina Faso », a-t-il résumé. L’unique édition de la coupe de l’Assemblée a ainsi consisté en une opposition entre les jeunes de moins de 14 à 17 ans des régions et provinces du Burkina Faso. La région du Centre s’est adjugé les trophées en cadets et minimes (les finales se sont jouées un mois après le décès de Salifou Diallo). La compétition a permis à Famoso et à son équipe d’évaluer et de détecter des talents. Selon lui, 95 enfants disposant de « particularités dignes d’intérêt », ont passé une série de tests et le staff technique a retenu au final 43 jeunes. Ceux-ci ont été regroupés en deux zones (Ouagadougou et Bobo-Dioulasso) et devraient effectuer des stages les derniers week-ends du mois, pendant les congés scolaires et les grandes vacances. Grâce à l’initiative de Salifou Diallo, a révélé Famoso, 13 sélections régionales ont vu le jour ainsi que deux autres de jeunes nés en 2001 et 2002. « Il s’est agi de détecter des enfants ayant du talent, les encadrer et les emmener à la CAN juniors 2021 et espérer augmenter le nombre de footballeurs professionnels à l’étranger, surtout dans les grands clubs », a-t-il souligné.

Des barrières ont été brisées

En seulement une édition, la coupe de l’Assemblée nationale, a avoué Famose, a déjà eu un impact sur le foot burkinabè. Pour preuve, l’ossature des Etalons U17, en préparation actuellement à Bobo-Dioulasso pour les éliminatoires de la CAN de leur catégorie, est constituée de jeunes détectés lors de cette compétition. « La coupe a brisé les frontières. Dans la sélection des U17 présentement, six régions du pays sont représentées. Or avant, tous venaient de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso », s’est-il félicité. Cependant, la compétition a accusé un coup depuis la disparition de son initiateur. Il n’y a plus eu de seconde édition et le projet de sélections de jeunes nés en 2004 et 2005 est tombé à l’eau. Daouda Sanou Famoso est amer lorsqu’on aborde le sujet avec lui. « C’est regrettable que le projet soit mis en veilleuse. Nous avons sollicité l’Assemblée nationale, en vain. Les enfants ont été abandonnés à eux-mêmes », a-t-il expliqué. Avant de conclure : « Mais tôt ou tard, nos autorités seront obligées de passer par ce chemin pour développer notre sport ». De même, avec la disparition de Salifou Diallo en août 2017, l’Union sportive de Ouagadougou (USO) a perdu un fervent supporter. Il était d’ailleurs le président d’honneur du club de Larlé. Son implication officielle dans la vie du club, selon l’ancien directeur sportif de l’USO (1986 à 2008) François Tiendrébéogo, remonte à 1988. « Salifou Diallo était déjà supporter de l’USO lorsqu’il était élève au lycée Phillipe- Zinda-Kaboré dans les années 1970. Les soirs après les cours, il venait suivre les entraînements de l’équipe avec ses camarades de classe », a-t-il raconté. Pour cet ancien dirigeant du club de la capitale, le défunt a toujours contribué matériellement et financièrement au bon fonctionnement de son club de cœur. Son appui a été salutaire, a-t-il poursuivi, lorsque le club s’est retrouvé en 2e division. «J’emmenais souvent des joueurs dans son cabinet quand il était ministre de l’Environnement parce qu’il demandait à leur parler. Il s’impliquait dans la vie des joueurs et a même trouvé du travail pour certains, à l’époque », a révélé François Tiendrébéogo.

USO jusqu’au bout…

En 2012, M. Tiendrébéogo a rendu visite à son ami Salifou Diallo à Niamey, au Niger. Les deux hommes ont discuté football et de la situation de leur club. L’ex-président de l’Assemblée nationale a alors informé son interlocuteur de son intention de chercher un gros sponsor pour l’USO. Le projet s’est concrétisé en 2016 avec la société minière Endeavour Mining qui a décaissé 100 millions de F CFA pour le club. « Malheureusement la gestion n’a pas suivi. C’est pour cela qu’il n’y a pas eu de suite avec la société », a indiqué François Tiendrébéogo. L’an dernier, l’USO a acquis un terrain de 4 ha au quartier Rimkièta de Ouagadougou avec pour objectif d’y construire un complexe sportif. « Gorba » est mis au courant des intentions du club. Il a alors instruit les dirigeants, a affirmé M. Tiendrébéogo, de lui faire parvenir un projet de construction qu’il a soumis plus tard à ses amis techniciens marocains. En sus, il avait obtenu de l’équipe de Monaco (qui a les mêmes couleurs que l’USO) un financement pour la construction de deux terrains gazonnés, un en synthétique et l’autre naturel. « Il a été un supporter de l’USO jusqu’à sa mort », a déclaré François Tiendrébéogo. Quid du club de sa ville natale, l’Union sportive du Yatenga (USY) ? Les dirigeants de ce club, qui végète aujourd’hui en 2e division, reconnaissent avoir bénéficié de soutiens matériels et financiers de la part de Salifou Diallo.
L’ex-président de l’USY (entre 2012 et 2013), Ousmane Ouédraogo a assuré qu’il a contribué parfois aux paiements des primes et des salaires des joueurs. « Il avait coutume de nous rappeler que son équipe de cœur est l’USO. Mais étant natif du Yatenga, il nous soutenait chaque année », a appuyé Abdoulaye Ouédraogo, ancien président de l’USY de 2014 à 2017.


Sié Simplice HIEN
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