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Hommage à Salifou Diallo: L’architecte de l’agriculture burkinabè

Publié le mardi 21 aout 2018  |  Sidwaya
Salifou
© Autre presse par DR
Salifou Diallo, président de l`Assemblée nationale du Burkina
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Salifou Diallo était l’une des personnalités qui a porté une attention particulière au monde paysan. L’introduction de la petite irrigation villageoise, l’organisation des agriculteurs et la réalisation de nombreuses retenues d’eau à travers le pays sont, entre autres, des actions de l’illustre disparu.


Cela fait déjà un an que Salifou Diallo a fait ses adieux au monde des vivants. Mais, le monde paysan de façon générale n’oubliera pas de sitôt les actions de l’illustre disparu. Le Directeur régional (DR) du ministère de l’Agriculture et des Aménagements hydrauliques du Nord, Adama Boro, est de ceux-là qui reconnaissent les mérites de l’homme. « Nous rendons un vibrant hommage à l’illustre regretté, Salifou Diallo, pour tout ce qu’il a fait pour le secteur agricole. Au niveau de la région du Nord, les réalisations qu’il a eu à faire sont énormes et constituent des éléments de repère pour le monde agricole. Nous sommes dans une région où les conditions agro-climatiques sont assez difficiles, nous avons des pluviométries assez capricieuses », signifie-t-il. Connaissant toutes ces réalités, poursuit-il, et malgré qu’il ne soit pas un agronome pur, l’instinct de Salifou Diallo l’a amené à déployer toute une batterie d’actions au profit de la région du Nord, du Burkina Faso et même au-delà du pays. Il a eu à développer, se souvient le DR, le programme du développement de la petite irrigation villageoise, autour des années 2002-2003, pour faire en sorte qu’en saison sèche, sur la base de la maitrise de l’eau et par la mise à disposition des équipements matériels et logistiques, notamment les motopompes à pédales, il y ait une grande production de maïs, de niébé et d’autres cultures maraîchères à travers le pays. Cette opération, renchérit M. Boro, a permis de mettre en valeur d’importantes superficies sur l’ensemble des 13 régions du Burkina Faso et cette expérience a été bénéfique pour d’autres pays de la sous-région comme le Mali et le Niger. En plus de cela, mentionne-t-il, Salifou Diallo a eu à développer des infrastructures de mobilisation de l’eau à savoir, les barrages, les boulis et les forages manuels dans des endroits où l’on ne peut pas réaliser des barrages qui servent de point d’irrigation en saison sèche. Ce qui fait que dans la région du Nord par exemple, affirme-t-il, l’on constate une grande production de légumes et de tubercules durant la contre-saison. Au-delà de cet acquis, appuie M. Boro, feu Salifou Diallo a eu à mettre à son point d’honneur, d’autres types d’aménagements et de conservations des terres, c’est-à-dire les techniques liées à la meilleure production comme les fausses fumières pour augmenter le niveau de fertilité des sols. « L’on se souvient également qu’après la période du Programme d’ajustement structurel (PAS), il y avait une sorte de stagnation de recrutement particulièrement dans le secteur agricole. Mais, par l’engagement de Salifou Diallo, il y a eu un regain de recrutement de beaucoup de jeunes dont nous faisons partie pour assurer la relève au niveau du département en charge de l’agriculture. C’est quelqu’un qui avait de la vision. Nous invitons tous les acteurs du monde agricole à travailler pour pérenniser ses actions», souligne-t-il.

Des actions mémorables

L’ex-président de la chambre régionale d’agriculture (CRA) du Nord, Idrissa Dominique Barry, a également en mémoire les actions de l’homme dans le domaine agricole. Dans la même lancée, il avoue qu’il a eu une touche particulière dans l’organisation des producteurs. Il a été à la base de l’organisation du monde rural, à travers la création de la Confédération paysanne du Faso (CPF), se rappelle-t-il. « Salifou Diallo a soutenu la mise en œuvre des Chambres régionales d’agriculture (CRA). Ensuite, il s’est battu pour le foncier pour que les producteurs ou éleveurs accèdent à des terres. La troisième action est qu’il a mis un point d’honneur pour la mobilisation de l’eau », soutient M. Barry. Pour lui, le regretté s’était engagé pour qu’il y ait suffisamment de barrages au Burkina Faso. « Il est allé même à concevoir des barrages souterrains au Sahel qui consistent à barrer grâce à du béton, l’intérieur du sol, de telle sorte que l’eau remonte et toute la nappe phréatique est alimentée, pour régénérer les espèces végétales à des rayons de dizaines de kilomètres », explique l’ex-président de la CRA du Nord. Le barrage de Guitti dans la commune de Séguénéga est l’une des grandes infrastructures que le défunt a réalisées dans la région du Nord. Le maire de la commune de Séguénéga, Rasmané Belem, se réjouit de l’importance de l’ouvrage pour sa commune : « Grâce à ce barrage, nous aurons maintenant beaucoup d’eau potable qui doit alimenter les villes de Ouahigouya, Séguénéga et les villages environnants. L’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA) est en train de faire les démarches pour opérationnaliser cela d’ici le début de l’année 2019 ». Aussi, signale-t-il, ce barrage profite à des centaines de personnes en termes d’aménagements pour la culture de contre-saison. Et de commenter : « Nous retenons de l’homme quelqu’un qui travaillait beaucoup, qui disait la vérité et qui mobilisait beaucoup les populations. Sa mort a créé un grand vide ». L’agent forestier à la retraite, Mahamadi Sawadogo, est un ancien gérant de la ferme de feu Salifou Diallo, située à Tiou, à 13 kilomètres de Ouahigouya, où il faisait la culture fourragère, des haies vives et l’élevage. Il se souvient des actions de l’homme dans le domaine de l’environnement. « J’ai eu à côtoyer Salifou Diallo, puisqu’il fut mon ministre en 2000. Malgré son passage très bref à l’environnement, il a beaucoup fait pour ce département. Premièrement, au temps de la Révolution, les étudiants burkinabè qui sont revenus de Cuba, surtout ceux qui étaient dans le domaine forestier ont été tous intégrés dans le ministère, sous sa coupe. La deuxième chose que je retiens de lui, c’est la création du corps des inspecteurs des Eaux et forêts », confie-t-il.

Kowoma Marc DOH
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