Ils ont prêté serment le 3 août 2018 au Conseil constitutionnel. Ce jeudi 9 août, ils ont été officiellement installés dans leur fonction. Il s’agit des neuf nouveaux conseillers du Conseil supérieur de la communication (CSC). Pour l’occasion, le président par intérim de l’institution, Désiré Comboïgo a passé le témoin au président entrant Mathias Tankoano. C’était en présence du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba et de nombreux acteurs du monde de la communication.
« Le plus grand amer, le plus grand et amer, souvenir que j’en garde, c’est lorsque faisant irruption dans la salle du Conseil, une partie du personnel administratif interrompit une session du collège le 18 mars 2016. L’administration est un outil technique au service de la mission du conseiller. Cette orthodoxie, c’est d’ailleurs légale, doit être impérativement restaurée ». Ces mots de regrets du président par intérim sortant, Désiré Comboïgo, traduisent combien compliquée est la mission assignée à la nouvelle équipe du CSC. Et comme pour la faire prendre réellement conscience de la délicatesse du travail, il poursuit en ces termes : «Vous êtes appelés à une tâche dont la complexité se dispute à la multiplicité. Face aux jusqu’au-boutistes de tout genre, vous avez la noble et délicate mission de réguler les communications au public de manière à assurer à la fois la pluralité et l’indépendance des médias». Toutefois, Désiré Comboïgo n’a pas manqué de traduire ses encouragements aux nouveaux. « Bon vent », a t-il souhaité.
En réponse, les conseillers entrants, par la voix de leur responsable, Mathias Tankoano, par ailleurs nouveau président du CSC, ont dit connaître l’importance de la mission qui est la leur. Aussi ont-ils tenu à rassurer les uns et les autres quant à leur détermination à relever les défis, aussi immenses soient-ils. «La nouvelle équipe de conseillers, consciente de l’ampleur de la tâche et des attentes légitimes des acteurs du monde de la presse, de la communication et de l’ensemble du peuple burkinabè, ne ménagera aucun effort pour mener à bien cette mission de régulation combien importante dans tout système démocratique», a affirmé Mathias Tankoano qui a, toutefois, pour pouvoir relever les défis, souhaité le «soutien et la collaboration de l’ensemble des parties prenantes ». Entres autre objectifs que lui et son équipe tiennent à réaliser c’est, la mise en œuvre, l’amélioration et la réussite du plan stratégique élaboré pour le développement du CSC.
Le Conseil supérieur de la communication, organe de régulation des médias au Burkina, faut-il le relever, a été ébranlé dans son fonctionnement par une crise sans précédent ces dernières années ayant même conduit à l’arrestation, puis au relèvement de ses fonctions de sa présidente, Nathalie Somé. A cet effet, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, qui a présidé la cérémonie d’installation, a émis le vœu qu’avec la prise de service du nouveau président, le Conseil supérieur de la communication puisse retrouver la sérénité, l’enthousiasme et l’amour au travail. Même note d’espoir pour le représentant de la Conférence des instances africaines de régulation de la communication (CIRCAF), Dr Sani Kabri. «Nous avons pour notre part la certitude que d’ici quelques années, le dysfonctionnement actuel du CSC sera considéré comme un épiphénomène dans son évolution historique», a-t-il espéré.