Elu président du Conseil supérieur de la communication (CSC) le 20 juillet 2018, Mathias Tankoano et le collège des conseillers, neuf au total, ont prêté serment le vendredi 3 août dernier. Une audience solennelle qui s’est déroulée au sein du Conseil constitutionnel et présidée par Kassoum Kambou, président de ladite institution.
« Je jure solennellement de bien et fidèlement remplir ma fonction de membre du Conseil supérieur de la communication, en toute indépendance et impartialité, de façon digne et loyale et de garder le secret des délibérations ». C’est par cette phrase que chacun des neufs conseillers du Conseil supérieur de la communication (CSC) dont Mathias Tankoano, président élu le 20 juillet 2018, ont prêté serment devant le Conseil constitutionnel le 3 août dernier. Auparavant, le président du Conseil constitutionnel, Kassoum Kambou, a tenu à préciser que tout membre du Conseil supérieur de la communication doit, avant d’entrer en fonction et au cours d’une cérémonie solennelle devant le Conseil constitutionnel, prêter ledit serment. A la suite de leur prestation de serment, le président Kassoum Kambou leur a donné acte de leur serment et renvoyé à l’exercice de leurs fonctions de membres du CSC. Avant de leur adresser ses félicitations et de leur indiquer que le succès sera d’autant plus important que s’ils ont toujours à l’esprit l’intérêt du peuple burkinabè. Tout en les invitant à veiller au respect de la déontologie. Le président Kassoum Kambou a rappelé aux uns et aux autres que si l’information est un facteur de cohésion sociale, il peut être aussi une source de crise sociale. Par le serment, souligne-t-il aux conseillers, « vous vous engagez auprès de la nation, du peuple dans vos délibérations » et de leur souhaiter beaucoup de courage et de réussite dans leur nouvelle fonction. A noter que cette cérémonie solennelle s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités dont Chérif Sy, Haut représentant du président du Faso, les ministres de la Justice, René Bagoro, de la Communication, Remis Djandjinou et des patrons de presse. La passation de charges entre les présidents sortant et entrant du CSC est en principe prévue le jeudi 9 août 2018 au sein de ladite institution.
Antoine BATTIONO
La liste des membres du CSC
Monsieur Victor SANOU, Juriste communicateur;
Monsieur Alexis CONCOBO, spécialiste en communication;
Madame Jeanne COULIBALY, journaliste;
Monsieur Soahanla Mathias TANKOANO, avocat;
Monsieur Zoumana WONOGO, journaliste
Madame Sonnontien Eugenie Seraphine OUATTARA, magistrat, conseiller à la Cour d’appel de Ouagadougou;
Monsieur Aboulazize BAMOGO, secteur de la publicité;
Monsieur Seni DABO, secteur de la presse en ligne;
Monsieur Ismaël NIGNAN, secteur de l'audiovisuel.
Propos de quelques conseillers
Mathias Tankoano, président du CSC
« Nous sommes prêts à discuter avec tout le monde »
« Nous allons œuvrer à amener la sérénité au sein de la maison et travailler à ne pas décevoir face aux différentes appréhensions. Il faut restituer les choses dans leur contexte par rapport à cette question de l’élection. Si ce sont les déclarations que nous avons lues dans la presse, l’AJB et le SYNATIC ne se démarquent pas. Ils posent un certain nombre de problématiques pour lesquelles, nous sommes prêts à discuter avec tout le monde. Que ce soit sur la question de la loi organique que nous ne votons pas mais, il faut que nous travaillons ensemble pour voir les points à améliorer pour permettre à ce que tout le monde se retrouve dans cet organe. C’est dans ce sens que nous leur demandons de nous accompagner afin que nous puissions adopter un texte qui établisse un organe indépendant au service uniquement des intérêts du peuple burkinabè. A ce sujet, nous ne faisons pas de la polémique ».
Séni Dabo, conseiller au CSC
« Il y a beaucoup de défis et de challenges »
« Je prends les choses avec beaucoup d’appréhension au regard de la crise qu’a connue l’institution. Nous venons dans un contexte où il faut remettre les choses à plat, redonner confiance, redorer l’image de l’institution et ce n’est pas une petite tâche. Il y aura beaucoup de défis et de challenges. Je me dis que le collège ne sera pas seul puisqu’avec le soutien du personnel du CSC, le soutien de la corporation et de tous, j’espère que nous pourrons relever le défi ».
Alexis KonKobo, conseiller au CSC
« Travailler à ramener la sérénité au sein du CSC »
« C’est une grosse responsabilité que nous devons assumer après cette prestation de serment parce que nous avons deux défis majeurs à relever. Le premier est de travailler à ramener la sérénité au sein du CSC au vu des difficultés qui ont engendré le fonctionnement du bureau précédent. Le deuxième défi constitue la régulation qui est notre mission première afin que les journalistes puissent faire leur travail dans les meilleures conditions en respectant la réglementation en vigueur, qu’ils puissent bénéficier de formations avec des appuis divers. Et que cela se fasse dans l’intérêt général de la nation quand on sait que la presse joue un rôle capital dans le développement d’un pays ».
Sonnontien Eugénie Séraphine
Yaméogo/Ouattara,
Conseiller
« Nous sommes conscients des attentes et des enjeux de notre mission »
« La situation peut ne pas paraître facile de prime abord et nous sommes déjà conscients des attentes et des enjeux de notre mission. Nous espérons qu’avec l’appui des uns et des autres et des connaissances que nous avons, la collaboration de tout un chacun et la bonne volonté de tous les intervenants, nous pourrons venir à bout des difficultés et réussir cette mission au cour des cinq ans. Et ce, en ayant un bilan honorable qui permet de remettre à flot cette structure qui a grandement besoin de quiétude et de sérénité ».