Un atelier de réflexion menée par des experts de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), du Programme des Nations-unies pour le développement (PNUD) et du ministère de la Santé du Burkina Faso, est en cours, à Ouagadougou. Objectif : Evaluer les besoins du pays dans la lutte antitabac. C’est le secrétaire général du ministère de la Santé, Amédée Prosper Guemdé, qui a donné le top de départ de l’atelier d’échanges, le mardi 13 août 2013, en présence des représentants de plusieurs structures intervenant dans la lutte contre la consommation du tabac.
Après le Programme cadre 2009-2013 de la lutte antitabac, le Burkina Faso veut se doter d’un nouveau programme afin d’identifier les lacunes, les besoins et les priorités pour la mise en œuvre de la convention cadre de l’Organisation mondiale de la santé, pour la lutte contre le tabac. Depuis sa ratification par le Burkina, le 31 juillet 2006, le tabagisme n’a fait que « progresser de façon régulière dans le pays », selon le secrétaire général du ministère de la Santé, Amédée Prosper Guemdé. En effet, le taux de prévalence du tabagisme chez les jeunes a atteint 20,4%, tandis que l’âge d’initiation au tabac chute à 12 ans, selon les données disponibles et divulguées par Amédée Prosper Guemdé. Par ailleurs, les mêmes explications informent d’un niveau de consommation élevé du tabac dans la frange féminine. Il prône donc « une lutte organisée contre ce fléau » qu’il qualifie de « problème de santé publique ». L’objectif premier de cet atelier d’évaluation est de parvenir à des résultats qui serviront à l’élaboration du nouveau plan stratégique de lutte antitabac pour la période 2014-2018 qui facilitera « l’accès aux ressources disponibles au niveau international », de l’avis des experts. Pour le secrétaire général du ministère de la Santé, cette évaluation permettra au Burkina Faso de « réorienter sa façon de travailler et d’améliorer sa stratégie d’approche en matière de lutte contre le tabac ». Selon les organisateurs, l’évaluation se fera sous forme d’entretiens au niveau des structures telles que l’OMS-Burkina, le système des Nations-unies, les départements de la santé etc. Elle se fera également sous d’autres plans tels des ateliers avec des acteurs de la lutte antitabac et la commission des affaires étrangères et culturelles de l’Assemblée nationale. Sur le plan international, le fléau fait des ravages chaque année. Selon le coordonnateur de l’équipe inter-pays de l’OMS pour l’Afrique de l’Ouest et représentant la représentante résidente de l’OMS-Burkina, Oladapo Walker, environ 5 à 6 millions de personnes meurent chaque année de maladies de la peau, des poumons et de troubles psychologiques qui sont la conséquence de la consommation du tabac. « Le phénomène prend de l’ampleur dans les pays en voie de développement et attaque fréquemment les jeunes qui pensent que c’est un phénomène à la mode », a-t-il soutenu. « Les maladies dues au tabagisme étant des maladies que l’on peut prévenir parce qu’elles ne commencent qu’après 10 à 20 ans du début de la consommation », Oladapo Walker pense qu’il est urgent, pour chaque consommateur, de penser l’arrêter. Il indexe les affiches et les panneaux publicitaires qui font l’apologie du tabac et tendent à faire croire aux jeunes que le tabac est une mode. Tout compte fait, l’OMS s’engage à soutenir le Burkina Faso dans sa lutte contre le tabagisme avec la conditionnalité de la bonne utilisation des ressources allouées, foi de Oladapo Walker .
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