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Vote des Burkinabè de l’étranger : «Il faut aller progressivement», selon le président du Faso

Publié le mardi 31 juillet 2018  |  Sidwaya
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© Présidence par DR
Sommet conjoint CEDEAO-CEEAC : Les chefs d’Etats réfléchissent à des solutions communes pour venir à bout du terrorisme et de l’extrémisme violent.
(Lomé, 30 juillet 2018). Le Sommet conjoint CEDEAO-CEEAC s’est ouvert ce matin en présence des chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres des deux organisations, dont le Président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré
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Lors de sa rencontre avec les Burkinabè résidant au Togo, le dimanche 29 juillet 2018, à Lomé, le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, est revenu sur la question du Code électoral et du vote des Burkinabè de l’étranger qui fait actuellement polémique au pays.

Alors que la polémique monte au Burkina Faso sur le code électoral et l’usage de la CNIB et du passeport pour le vote des Burkinabè de l’extérieur, le chef de l’Etat, Roch Marc Christian Kaboré, a profité de ses échanges avec les Burkinabè du Togo, le 29 juillet 2018, pour « s’expliquer ».

Pendant 15 années, a-t-il noté, promesse avait été faite aux Burkinabè vivant à l’extérieur qu’ils allaient participer aux scrutins de leur pays. « Pendant 15 ans, cet engagement n’a pas été tenu. Il a été promis, réorganisé, reprogrammé … et j’ai pris l’engagement que pour 2020, ils vont voter. Cela sera notre premier jet d’essai », a-t-il précisé.

Il s’agit, a expliqué le président Kaboré, de leur donner la possibilité de participer au choix du président du Faso, ce qui nécessitait une modification du Code électoral. Sur la base de plusieurs discussions engagées par le ministère en charge de l’administration territoriale avec l’ensemble des acteurs politiques et de la société civile, « j’ai personnellement décidé d’engager des discussions avec la majorité, l’opposition et les deux ensembles », a-t-il poursuivi.

De ces rencontres se sont dégagés deux points d’achoppement, a relevé le chef de l’Etat, notamment la carte consulaire et son utilisation pour les votes, et la modalité par laquelle la CENI allait procéder au recensement des nouveaux électeurs.

Sur la question des cartes consulaires, a poursuivi le président du Faso, l’argument de base était que la carte consulaire en Côte d’Ivoire est biométrique et qu’il y est écrit qu’elle vaut une carte d’identité nationale.

« En Côte d’Ivoire, la carte est certes biométrique, mais le vote ne concerne pas uniquement les Burkinabè de la Côte d’Ivoire. Il concerne aussi bien le Togo, le Niger, le Bénin, le Gabon, la France … », s’est défendu Roch Marc Christian Kaboré. Par conséquent, a-t-il fait savoir, la base égalitaire nationale sur laquelle tous les Burkinabè peuvent voter, c’est la pièce d’identité nationale (CNIB) et le passeport qu’établit l’Office national d’identification (ONI), qui a une base de données. « Nous avons donc dit que nous allons envoyer l’ONI dans tous les pays, pour établir les CNIB pour ceux qui le désirent », a-t-il fait comprendre.


Equité pour tous


Le second aspect, a relevé le président, c’est que le vote se passera dans les ambassades et consulats, parce que le Burkina Faso ne peut pas « forcer » un pays à organiser les élections sur l’ensemble de son territoire, s’il n’a pas d’autorisation. Pour lui, l’expérience du vote des étrangers dans les autres pays a montré qu’il faut y aller progressivement.

« L’opposition estime que comme certaines personnes sont en Côte d’Ivoire, nous craignons d’y organiser le vote par peur de perdre. J’ai répondu que si on n’a pas peur du CDP sur le territoire national, il n’y a pas qu’eux qui peuvent compter sur la Côte d’Ivoire pour battre les autres sur le territoire national », a soutenu le chef de l’Etat.

Quant au ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Alpha Barry, il a précisé que la carte consulaire, même biométrique, ne donne aucune preuve de la nationalité. « Je suis Alpha Barry, né en Côte d’Ivoire.

Je peux me faire établir une carte consulaire biométrique avec cet acte de naissance fait en Côte d’Ivoire. Un Guinéen du même nom de Alpha Barry, lui aussi, né en Côte d’Ivoire, peut se faire établir une carte consulaire sous le prétexte qu’il est Burkinabè.

L’identification est une chose et les documents de vote qui font la preuve de sa nationalité sont une autre », a-t-il argué. A l’entendre, il s’agit donc d’une question d’équité pour tous les Burkinabè, surtout que c’est seulement 22% des Burkinabè en Côte d’Ivoire, qui ont établi leur carte consulaire avec une CNIB.

Au titre de la révision des listes électorales, a poursuivi le président du Faso, elle coûtera plus de 25 milliards de F CFA au pays et pose un problème d’efficacité. « On a souhaité faire une fusion entre la base de données de l’ONI et la liste électorale pour voir ceux qui ont 18 ans et qui ne sont pas sur la liste électorale. On les contactera et on les invitera à s’inscrire s’ils veulent participer aux élections », a-t-il conclu.


Jean-Marie TOE
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