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Non-viabilisation de la cité de bassinko : les résidents en colère

Publié le samedi 28 juillet 2018  |  Le Pays
Bobo-Dioulasso
© Autre presse par DR
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Les résidents des cités de Bassinko réunis en association appelée Fédération des associations des cités de Bassinko (FACBA), ont tenu une conférence de presse le jeudi 26 juillet dernier à Bassinko, pour informer l’opinion nationale sur les difficultés qu’ils vivent au quotidien, eu égard à certaines insuffisances, à savoir, manque d’électricité, absence de voirie, inaccessibilité des domiciles en saison pluvieuse, impraticabilité des voies d’accès à la cité, absence d’établissements scolaires, absence de services de sécurité appropriés, etc. Ladite conférence de presse, selon les organisateurs, vise à interpeller le gouvernement et les promoteurs immobiliers privés sur l’impérieuse nécessité de respecter leurs engagements ainsi que la règlementation en matière d’urbanisme et de construction.

Réunis en association appelée FACBA, ils sont à ce jour 10 000 résidents sur les 50 000 que les cités de Bassinko doivent accueillir au terme de l’opération de viabilisation. Une ville entière dont les habitants, depuis quatre ans, attendent avec impatience la fourniture de l’eau, de l’électricité, la construction d’établissements scolaires, etc. La fédération des associations des cités de Bassinko, à travers la voix de Boubacar Yanogo, le secrétaire général représentant le président de la fédération, a énuméré un certain nombre de difficultés que rencontrent au quotidien les résidents des cités de Bassinko. Ces difficultés ont pour noms le manque d’eau courante sur les sites des promoteurs immobiliers privés APID, CGE, Wend Panga, CBH, PNBF, etc., le manque d’électricité ; l’absence de voirie, l’inaccessibilité des domiciles en saison pluvieuse, l’impraticabilité des voies d’accès à la cité, l’absence d’établissements scolaires, l’absence de services de sécurité appropriés.

M. Yanogo s’est référé aux publicités faites par l’Etat et les promoteurs privés qui ont annoncé que les cités seraient viabilisées en tenant compte de la loi N° 017 2006 /AN portant code de l’urbanisme et de la construction au Burkina Faso qui, selon lui, est claire. En outre, il n’a pas manqué de mentionner cela en son article 35 : La promotion immobilière consiste à réaliser ou à faire réaliser : l’édification, l’amélioration, la réhabilitation ou l’extension de constructions sur des terrains aménagés. La loi souligne aussi, en son article 38, que les zones aménagées pour la promotion immobilière sont soumises à un cahier de charges générales qui fait l’objet d’un décret pris en conseil des ministres, sur proposition du ministre en charge de l’urbanisme et de la construction. L’article 106 de la même loi indique que l’opération de lotissement ou de restructuration comporte, entre autres, l’exécution des travaux de voirie et de réseaux divers.

Boubacar Yanogo a affirmé que de tout cela, rien n’a été fait. Ces règles, dans leur ensemble, n’ont pas été respectées dans le projet de Bassinko. Si au départ l’initiative de l’Etat, selon toujours Boubacar Yanogo a nourri de grands espoirs, force est de reconnaître que les résidents rencontrent, depuis 2014, d’énormes difficultés. Pour M. Yanogo, tout porte à croire que le ministre de l’Habitat et de l’urbanisme semble décliner toute responsabilité dans la viabilisation de la cité de Bassinko. Quant aux promoteurs privés, selon toujours Boubacar Yanogo, certains d’entre eux foulent au pied le schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme en exploitant à d’autres fins les espaces destinés à la construction d’infrastructures sociales telles que les écoles, les terrains de sport, les casernes de sapeurs-pompiers, etc. Face à cette situation, Fabrice Z. Ouédraogo, un des membres de l’association, a souligné que des milliers de propriétaires ayant pourtant la clé de leur logement en main, se voient obligés, en plus des coupures dues aux prêts bancaires, de supporter les locations en ville dans l’attente d’une amélioration des conditions, avant d’emménager dans leur maison.

Par ailleurs, Fabrice Ouédraogo a affirmé que lors d’une rencontre tenue le 14 août 2015 entre les résidents et le secrétaire général du MHU assisté des responsables de l’ONEA et de la SONABEL, des promesses de viabilisation avaient été faites. Il s’agissait de l’implantation de quatre bornes-fontaines, de l’adduction d’eau potable pour les ménages, de l’électrification de la cité en 2016. Mais aujourd’hui, quatre ans après, force est de constater que sur l’ensemble de ces trois points, seules deux bornes-fontaines ont été installées. S’agissant de l’adduction d’eau potable, une bonne partie de la cité attend depuis quatre ans cette denrée si précieuse et indispensable. Quant à l’électrification, selon M. Ouédraogo, rien n’a été fait. Confrontés à toutes ces situations, les résidents des cités de Bassinko, à travers cette conférence de presse, ont interpellé le gouvernement et les promoteurs immobiliers sur l’impérieuse nécessité de respecter leurs engagements ainsi que la règlementation en matière d’urbanisme et de construction ; et de souligner qu’en cas de non respect de ces engagements, ils se concerteront en vue d’entreprendre des actions plus fortes.

Ben Issa TRAORE
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