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Agriculture : la semence améliorée, une alternative pour accroître la production

Publié le jeudi 26 juillet 2018  |  Sidwaya
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© Autre presse par DR
Les céréales
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L’usage de la semence améliorée confère à la plante une plus grande résistance à la sécheresse et aux attaques des ravageurs. En outre, elle assure l’augmentation des rendements. Dans les plaines agricoles de la commune rurale de Bagré dans la région du Centre-Est, les producteurs sont sensibilisés à l’utilisation de cette semence. Une équipe de Sidwaya s’y est rendue, le lundi 9 juillet 2018. Reportage !

Depuis bientôt une dizaine de minutes, Lallé Ouandaogo, une septuagénaire ensemence son champ asséché de semence améliorée de riz. Les coups de pioche dans cette terre pour «enfouir» ses semences soulèvent la poussière. L’état du terrain essentiellement argileux l’oblige à meubler d’abord les poquets en plusieurs coups de pioche. Mais, Lallé Ouandaogo est déterminée à vider le contenu de la petite calebasse reliée à son poignet par une ficelle. Ainsi à l’aide du pouce et de l’index, elle dépose une pincée de semences dans chaque poquet. Plus loin, c’est Oumarou Balboné, 43 ans qui s’adonne à la même tâche dans son champ. Contrairement à la septuagénaire, M. Balboné est aidé par quelques membres de sa famille. Le visage ruisselant de sueur en dit long sur la pénibilité du travail. Pour le polygame, c’est le ressemis dans sa parcelle qui attend toujours la pluie. C’est ainsi la physionomie de la campagne 2018-2019 à Bagré, une commune rurale de la province du Boulgou, dans la région du Centre-Est. En effet, le lundi 9 juillet 2018, dame nature n’a pas encore ouvert ses vannes depuis près d’une dizaine de jours. « Quand il pleut, il faut attendre 10 à 15 jours pour espérer une autre pluie. Cela fait que tout ce qui pousse crève faute de pluie », confie Oumarou Balboné. « S’il pleuvait, je ne serais pas encore dans ce bas-fond à pareil moment. Je sème malgré moi », se résigne Lallé Ouandaogo. Qu’à cela ne tienne, M. Balboné tout comme "Mamy" Ouandaogo espère des hallebardes. Mieux, ils sont confiants en la qualité de la semence. Il s'agit, en effet, de la semence améliorée mise à la disposition des producteurs par le Projet pôle de croissance de Bagré (PPCB). Un projet financé par le gouvernement burkinabè et la Banque mondiale en vue d’accroître la production agricole à travers des techniques appropriées. De l’avis de Oumarou Balboné, l’utilisation de la semence améliorée lui permet de récolter jusqu’à six tonnes de riz à l’hectare comparativement à la semence de riz local dont le rendement est relativement moindre. Lallé Ouandaogo, quant à elle, quoiqu’elle utilise la semence améliorée, reste toujours nostalgique de la semence locale. Elle a d’ailleurs réservé une petite portion pour cette variété locale. «Cette variété a une saveur que j’aime bien », justifie-t-elle. A un jet de pierre de là, se trouvent les plaines agricoles de Bagrépôle sur lesquelles les producteurs sont régulièrement sensibilisés à l’utilisation de la semence améliorée. Cette variété est produite sur un site de 14 hectares de l’ONG Santé et promotion humaine (SAPHE), une organisation des religieux camilliens.

Le déficit céréalier

En attendant la récolte, la physionomie du champ force déjà l’admiration. «Les semis sont bien alignés et l’écartement entre eux est respecté. Quand vous observez bien, l’aspect végétal est beau, il n’est pas desséché parce qu’on a utilisé de la fumure organique et également la semence améliorée », déclare le conseiller Abraham Cédric Compaoré, enthousiaste. Le maïs est produit en grande quantité dans les plaines agricoles de Bagré en plus du riz. L’une des principales raisons, selon M. Compaoré, est qu’avec le déficit céréalier que connaît le Burkina Faso, Bagrépôle a décidé d’apporter sa contribution à la sécurité alimentaire en mettant à la disposition des producteurs de la semence améliorée. En effet, elle permet d'accroître et de stabiliser les rendements, de l’avis du conseiller agricole. Elle permet, en outre, d'améliorer la résistance aux maladies et autres ravageurs comme la chenille légionnaire. Selon le responsable du service de l’appui-conseil aux producteurs et aux investisseurs, Victor Sawadogo, les variétés améliorées de maïs les plus cultivées au niveau de la plaine sont, entre autres, le "Massongo" et la" Barka". «Les semences agricoles utilisées sont issues des résultats de recherches scientifiques, c’est-à-dire qu’elles sont dans la grande majorité fournies par l’INERA», indique-t-il. Kadidiata Korogo, une productrice, mère de cinq enfants, s’est procurée de la variété " Barka". Après 47 jours de semis sur sa superficie d’environ un hectare et demi, les plants sont au stade de montaison. De plus, l’état du champ montre qu’il y a eu un labour profond du sol si bien que le terrain a été rendu homogène. «Grâce aux conseils des agents de l’agriculture, mon champ ne connaît pas d’attaques de chenilles», confie-t-elle avec un brin de sourire. Cette productrice espère récolter environ sept tonnes. Ce qui va lui permettre de vendre une partie pour les besoins de sa famille.

La production des plants de bananiers à partir de la biotechnologie agricole comme le vitroplant (un plant obtenu en laboratoire, par culture « in vitro » de tissus isolés à partir d'un "plant mère" choisi en fonction de ses qualités sur un milieu synthétique) n’est pas encore à l’ordre du jour. Cependant il existe actuellement des technologies pour multiplier les variétés, de l’avis de Victor Sawadogo. «La plantation des bananiers résulte beaucoup plus de la technologie classique de reproduction végétative à travers les rejets des plants mères de nos exploitants pour l’instant», fait-il remarquer. Parmi d’autres variétés de bananes, la petite naine est la plus produite, avec un cycle qui varie entre 9 et 12 mois.

Mais de l’avis de M. Sawadogo, la perspective dans quelques années, c’est de procéder au renouvellement des plantations tout en essayant d’acquérir de la semence, c’est-à-dire des plants issus d’un tout autre procédé appelé les "vitro". Le président du groupement Sougr-nooma des producteurs de bananes, Hamado Dabré, se désole que les démarches entreprises par son groupement pour se procurer du vitroplant soient toujours restées vaines. «Nous demandons aux techniciens de Bagrépôle de nous faciliter l’acquisition de cette variété afin de nous permettre d’accroître nos rendements. La variété vitroplant résiste aux maladies qui attaquent les bananiers. Le régime de cette variété peut fournir jusqu’à 50 kilogrammes de banane. Alors que la variété locale que nous produisons présentement ne peut excéder 30 kilogrammes», souligne-t-il. Pour le responsable du service de l’appui-conseil aux producteurs et aux investisseurs, la production de la variété est une question de coût. Toutefois, il rassure que tout est en train d’être mis en œuvre pour permettre aux producteurs d’acquérir le vitroplant.

Paténéma Oumar OUEDRAOGO
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