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Burkina/Putsch manqué : Le Sergent Nobila Sawadogo aurait gardé des autorités séquestrées sans le savoir

Publié le mardi 24 juillet 2018  |  AIB
La
© Autre presse par DR
La présidence du Burkina Faso
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Ouagadougou, - Le Sergent Nobila Sawadogo a affirmé lundi, qu’il a pris la garde sans le savoir, devant le bâtiment où les putschistes avaient séquestré les autorités de la Transition.

Affecté à l’escorte du Général Diendéré, pendant le putsch manqué de septembre 2015, le Sergent Nobila Sawadogo était présent lundi devant la barre du Tribunal militaire pour répondre de trois chefs d’accusations qui sont complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, meurtres, coups et blessures volontaires.

L’accusé a reconnu avoir pris la garde autour de la résidence présidentielle, abritant alors les autorités de la Transition en arrestation. Il a avoué aussi avoir fait partie de l’escorte du Général Diendéré, pendant quatre jours. Mais le sergent a plaidé non coupable pour les trois chefs d’accusations.

De sa narration des faits, le 16 septembre 2015, il n’était pas de service. Après des courses dans la journée, c’est un de ses amis civils Emmanuel Sawadogo qui l’aurait appelé l’après-midi, pour demander s’il était au courant de l’arrestation des autorités de la transition.

Il a promis à ce dernier de se renseigner et a aussitôt appelé son collègue Sergent Jean Yonli pour savoir ce qui se passait au camp.

Ce dernier, selon ses dires, lui a dit que l’Adjudant-chef major Eloi Badiel demande à tous les soldats de rejoindre le camp.

Après un passage chez lui à la maison pour manger et informer sa famille, Nobila Sawadogo se rend à la présidence et trouve beaucoup de militaires autour de la résidence présidentielle, où dormait l’ancien président Blaise Compaoré.

A son poste de garde, il cherche en vain sa tenue militaire, ses chaussures et son arme et est obligé de porter une vieille tenue. Il s’est ensuite rendu sous le hall de la résidence où il a trouvé l’Adjudant-chef major Eloi Badiel qui l’a intégré dans la faction de garde.

«Le major m’a dit d’aller derrière le bâtiment (de la résidence) pour appuyer les jeunes qui y montent la garde» a-t-il affirmé, assurant qu’il ne savait pas que les autorités de la Transition s’y trouvaient.

Le lendemain sous instruction de l’Adjudant-chef major Eloi Badiel, il a fait partie avec le caporal Léonce Sow et un autre soldat du cortège du Général Diendéré.

Une mission d’escorte qui « n’était pas un honneur» pour lui et contre laquelle, il a fait pression pour en être déchargée, dira-t-il au Tribunal.

«Ce n’était pas un honneur pour moi d’être affecté à la sécurité rapprochée du Général Diendéré», a-t-il assuré.

Pourquoi l’accusé n’a-t-il pas alors refusé dès le départ d’accomplir cette mission ? lui a demandé le parquet militaire.

L’accusé a répondu que quand le major Badiel lui a demandé de monter la garde chez le Général Diendéré, il ne savait pas qu’il y avait un coup d’Etat.

Cependant, au vu des informations qui circulaient sur l’arrestation des autorités de la Transition, le sergent Nobila Sawadogo dit s’être confié à son promotionnaire le caporal Léonce.

A ce dernier, il a dit que cette mission n’était « pas une bonne chose, c’est pourquoi, on nous envoie là-bas ».

Pour autant, le sergent Nobila Sawadogo restera dans l’escorte pendant quatre jours, du 17 septembre soir jusqu’au 21 septembre dans la matinée où l’Adjudant-chef major l’a effectivement relevé de ce poste et l’a instruit de rester au poste de commandement sous la responsabilité de l’Adjudant-chef Bado.

Il restera là-bas jusqu’à ce que l’Adjudant-chef major Eloi Badiel le désigne pour garder des armes en attendant l’arrivée du magasinier qui devait les intégrer.

Le sergent Nobila Sawadogo a aussi déclaré que durant sa mission d’escorte, il n’a pas usage de son arme. Il n’aurait pas également effectué des missions de patrouilles dans la ville contrairement à ce que certains accusés ont avancés.

«Nous avons assisté à la narration simple, très claire mais véridique de mon client» a estimé l’avocat de l’accusé Me Flore Toé.

Selon elle, son client n’a pas varié ses dires que ce soit devant le juge d’instruction, la chambre de contrôle ou devant le tribunal militaire.

Le parquet militaire a partagé ce point de vue, en indiquant que «l’exposé de l’accusé traduit une certaine sincérité».

A la suite, c’est le sergent Abdoul Nafion Nebié qui a pris place à la barre.

Agence d’Information du Burkina

Wurotèda Ibrahima SANOU
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