Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Alpha Barry, a animé une conférence de presse, le dimanche 22 juillet 2018, à Ouagadougou. A l’occasion, il a donné les grands axes du 7e Traité d’amitié et de coopération (TAC) entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso qui se tient, du 23 au 27 juillet 2018, à Yamoussoukro.
Le 7e Traité d’amitié et de coopération (TAC) s’ouvre aujourd’hui et, ce, jusqu’au 27 juillet 2018 à Yamoussoukro, dans la capitale politique de la Côte d’Ivoire. Dans ce cadre, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération, Alpha Barry, a animé hier dans la capitale burkinabè, une conférence de presse, au cours de laquelle, il a évoqué les activités programmées. Ainsi, la réunion des experts se déroulera du 23 au 24 juillet.
Les membres du gouvernement burkinabè seront en terre ivoirienne, le 25 juillet où ils devront prendre part au Conseil des ministres conjoint, présidé par les deux Premiers ministres, Paul Kaba Thiéba et Amadou Gon Coulibaly. Quant au président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, il est attendu dans la capitale politique ivoirienne dans la soirée du 26 juillet où il aura un entretien avec son homologue, Alassane Ouattara.
Le sommet à proprement parlé, présidé par les deux chefs d’Etat, interviendra le 27 juillet. Selon le ministre en charge de la coopération, quelques innovations vont distinguer cette édition des précédentes. Il s’agit du forum des hommes d’affaires prévu pour le 26 juillet 2018 et qui sera dirigé par les deux chefs de gouvernement.
« C’est une idée qui avait été émise lors des préparatifs du 6e sommet à Ouagadougou, l’année dernière mais pour des raisons de calendrier, le forum n’a pu se tenir », a-t-il relevé.
Le fonds de la jeunesse opérationnel
L’autre innovation, a souligné le ministre, c’est l’effectivité du fonds de la jeunesse d’une valeur totale de 200 millions de F CFA auquel chacun des deux pays a contribué à hauteur de 100 millions. « Le 7e TAC sera l’occasion de remettre aux lauréats les différents prix », s’est réjoui Alpha Barry.
Le diplomate a noté cependant une différence en matière d’approche en ce qui concerne les montants qui seront alloués aux bénéficiaires. « Nous avons voulu donner la chance à cinq jeunes en leur offrant suffisamment de moyens pour monter une affaire dans le but de trancher avec les différents fonds qui existent déjà au niveau national.
Du côté de la Côte d’Ivoire, ce sont des montants d’un million de FCFA qui seront remis à 100 jeunes», a-t-il fait remarquer. Outre les innovations, le ministre a évoqué les autres sujets qui seront débattus au cours du sommet. Il s’agit du projet de l’autoroute, de la réhabilitation du chemin de fer Abidjan-Ouaga-Kaya et son prolongement à Tambao, du projet d’énergie électrique et d’approvisionnement en hydrocarbures.
Les questions relatives à la facilitation du commerce, du transit et du transport sur le corridor Abidjan-Ouagadougou, à la lutte contre la traite transfrontalière des enfants entre les deux pays, la matérialisation des frontières, ou la situation des Burkinabè du mont Péko seront aussi au cœur des échanges.
Concernant les nouveaux projets d’accords qui seront sur la table du Conseil des ministres conjoint, M. Barry a listé quelques-uns. Il s’agit, entre autres, des projets d’accord de coopération dans le domaine de l’économie numérique et des postes, en matière de coproduction, de formation, d’échanges cinématographiques et d’audio-visuels.
Un projet d’accord de coopération entre le Médiateur du Faso et celui de la République de Côte d’Ivoire, un autre portant définition des modalités de pratique, de fonctionnement et d’exécution des fonds ivoiro-burkinabè pour la promotion de la femme et un projet d’avenant en matière de coopération dans la lutte contre la traite transfrontalière des enfants seront également en débats.
L’expertise chinoise
sollicitée pour l’autoroute
En plus de ces projets, le gouvernement burkinabè compte également ajouter deux points à l’ordre du jour, à savoir la gestion concertée des ressources en eau transfrontalière notamment l’Autorité du bassin de la Comoé et la question de l’assurance maladie universelle.
En réponse aux questions des journalistes sur les avancées et impacts du Traité sur les populations, le ministre Barry a expliqué qu’ils sont multiples. « En termes d’électricité, au départ nous avions une fourniture de 50 mégawatts avec la Côte d’Ivoire.
Cet accord a été porté à 90 mégawatts lors du 6e sommet même si nous notons quelques soucis sur les lignes de transports. Le fonds de la jeunesse est opérationnel et concerne directement les populations. Idem pour la question du mont Péko.
N’eut été l’existence de ce cadre, la situation de nos compatriotes aurait pu être pire », a-t-il indiqué. Puis de rassurer à ce propos qu’il existe un schéma entre les deux parties pour affiner la meilleure formule dans l’optique de protéger les intérêts des Burkinabè.
Concernant la question de l’autoroute, Ahpha Barry a indiqué que le gouvernement a dû abandonner l’ancien schéma au profit d’un nouveau. « C’est un projet gigantesque dont le tronçon Ouaga-Bobo est estimé à 725 milliards de FCFA.
Grace au rétablissement des relations diplomatiques avec la Chine populaire, nous sommes en bonne voie avec un partenaire chinois. Nous espérons entamer le premier tronçon en 2019 pour finir en 2021 », a-t-il confié.