« Stratégies pour une victoire éclatante en 2020, synonyme de paix, d’unité nationale, de sécurité et de prospérité », sous ce thème, s’est ouvert le samedi 21 juillet 2018 au Palais des sports de Ouagadougou, le deuxième congrès ordinaire de l’Union pour le Changement (UPC), principal parti d’opposition du Burkina. Le renouvellement des instances dirigeantes du parti et la définition de stratégies idoines pour occuper le palais présidentiel de Kosyam sont les objectifs principaux des deux jours de travaux.
Dans la salle pleine du Palais des sports, décorée aux couleurs jaune et vert de l’Union pour le changement (UPC), des artistes confirmés et en herbe tiennent le public en haleine en attendant l’arrivée du président Zeph comme l’appellent affectueusement les militants. Zéphirin Diabré qui a été honoré par les jeunes de son parti qui l’ont accompagné, sous escorte, de son domicile, sis à la zone du bois au Palais des sports, à Ouaga 2000, fait son arrivée à 10h22 dans un standing ovation de l’assistance. Des slogans du genre : Zeph Président ; UPC, changement, sont entonnés. Un animateur, certainement séduit par la forte mobilisation et la clameur totale des militants lance cette métaphore : «On sent l’odeur de Kosyam».
Mobilisation grotesque de Lions, de Lionnes et de Lionceaux
L’exécution en chœur de l’hymne du parti marque le début de la cérémonie. Premier à prendre la parole, le Secrétaire général de la province du Kadiogo, Nathanaël Ouédraogo, a souhaité la bienvenue aux différentes délégations venues de l’international (Allemagne, Belgique, France, Italie, Suisse, Arabie Saoudite, Angleterre) et des pays de la sous-région (Niger, Mali, Sénégal, Guinée, Côte d’Ivoire, Libye, Ghana). Nathanaël Ouédraogo s’est dit convaincu que par sa force de mobilisation et grâce aux nouvelles stratégies de conquête du pouvoir qui seront définies au cours du congrès, le parti du Lion sera premier dans la province du Kadiogo à l’issue des élections de 2020.
A sa suite le Président du Comité d’organisation, Adama Sosso, s’est lui aussi réjoui de la forte mobilisation, regrettant qu’environ 2000 autres militants soient bloqués à l’entrée par les agents de sécurité.
La trahison, une manière de dire bonjour en politique
Le président de l’UPC, Zéphirin Diabré, himself, n’a pas manqué, à son tour de saluer « une mobilisation grotesque de Lions, Lionnes et Lionceaux » avant de lancer cette pique : «Que ceux qui usaient d’expressions moqueuses du genre, Le lion est mort, le Lion est édenté ou le lion est fini, viennent voir ». Aux militants, il confiera : « Aujourd’hui plus que jamais, nous sommes fiers d’être votre président ».
Saluant aussi la représentativité à ce congrès des Burkinabè de l’extérieur, notamment ceux venus de la Côte d’Ivoire, Zeph s’est engagé à faire de leur vote une réalité en 2020. « S’il y a une seule bagarre que nous allons faire, c’est cette bagarre là », a t-il assuré.
Critiquant la manière de gouverner du pouvoir actuel qui, selon lui, tend à diviser les Burkinabè plutôt que de les unir, le Chef de file de l’opposition a invité les uns et les autres à faire de la pression pour amener le gouvernement sur le bon chemin, tout en précisant que le combat de son parti est dirigé contre personne. « Les querelles d’anciens combattants ne nous intéressent pas. Ce qui nous intéresse, c’est sortir le Burkina du chaos »
Quant à certains militants de son parti qui ont choisi de « vendre leur mandat à l’adversaire », Zéphirin a dit avoir pardonné car, a t-il relevé, « la trahison est devenue une manière de dire bonjour en politique ».
En lice pour la conquête du pouvoir aux prochaines élections présidentielles, l’UPC mettra à profit ces 48h de congrès pour insuffler un nouveau dynamisme pour la victoire en 2020. A cet effet des travaux en atelier et en plénière, sur divers thèmes, permettront de faire des recommandations qui seront présentées à la clôture le dimanche 22 juillet.