C’est dans le souci d’apporter sa pierre à la construction de la citoyenneté au Burkina Faso, qu’a vu le jour depuis février 2018 le Mouvement tengembilum tamassira (MTT). Quant à sa présentation elle est intervenue ce jeudi 19 juillet 2018 à Ouagadougou, au cours d’une cérémonie marquant officiellement le lancement de ses activités. Ce rendez-vous a été l’occasion pour le Pr Augustin Loada, délégué général du MTT de décliner les caractéristiques dudit mouvement et de surtout préciser qu’il n’est pas une rampe de lancement d’une candidature aux élections de 2020.
« Association à but non lucratif et n’assumant aucune activité syndicale, partisane ou religieuse », le MTT, avec à sa tête l’ex ministre de la Fonction publique de la transition, entend contribuer à promouvoir la conscience et l’engagement citoyen et la culture démocratique au Burkina Faso.
D’entrée de jeu, le Pr Loada a expliqué que son mouvement n’est en aucun camp une rampe d’accès au pouvoir d’Etat. Aussi, il a indiqué qu’il ne se portera pas candidat à l’élection de 2020. « Notre ambition n’est ni la conquête ni l’exercice du pouvoir, par conséquent, le MTT reste et restera dans son rôle d’éveil de conscience politique et de promoteur de culture de la citoyenneté » a-t-il dit. A cet effet, « il s’agit ici de capitaliser sur les acquis de l’insurrection, dans la mesure où il y a des valeurs qui se sont exprimées fortement à travers l’insurrection. Des aspirations à une société plus juste. Et nous avons constaté que nous ne prenons pas le chemin vers ces aspirations ».
C’est en cela que ce néo mouvement citoyen envisage œuvrer à l’émergence de citoyens responsables, agissant collectivement dans la construction de la Nation. Cette démarche entreprise par le Pr Loada et ses compagnons se veut être un canal par lequel, il sera question « d’attirer l’attention des uns et des autres, sur le fait qu’il y a des valeurs derrière ce mouvement qui s’est exprimé il y a trois ans de cela », fait-il savoir. Au demeurant, le délégué général du MTT, soutient qu’ensemble, les populations, plutôt que de faire marche-arrière, devraient avancer dans le but de construire une société nouvelle, avec « plus de liberté, plus de démocratie et surtout une société dans laquelle nous réinventons notre conception du pouvoir ». Tout ceci en dépit des difficultés rencontrées
Toutefois, pour parvenir à ses fins, le Mouvement tengembilum tamassira, se dote de moyens qui lui permettront de concevoir et mettre en œuvre des stratégies de promotion de la citoyenneté. Il va s’agir à cet effet, de procéder à la sensibilisation à travers l’information, la communication. Mais aussi, la formation et l’éducation civique citoyenne tout comme le plaidoyer et l’animation de groupes de discussion.
A en croire le Pr Augustin Loada, le MTT poursuit ces objectifs en veillant au respect de principes d’action. Lesquels aspects, sont définis ainsi : « l’ancrage du mouvement dans une démarche d’utilité, l’encouragement des jeunes à s’engager en étant ouverts sur la société et en favorisant toutes les occasions d’échanges avec des acteurs de tout ordre ».
Par ailleurs, quant à la question de savoir quelle serait la valeur ajoutée du MTT, son premier responsable se veut être clair. « Nous demandons à être jugés sur pièces, car on reconnaît l’arbre à son fruit. La démocratie comme la presse, c’est le pluralisme. Chaque voix compte en démocratie. Une voix de plus vaut mieux qu’une voix de moins », a répondu le Pr Loada. Et ce dernier, tout en précisant que le Mouvement a pour public cible l’ensemble des Burkinabè notamment les jeunes et les femmes, qui « présentent un déficit de citoyenneté », rassure que « le MTT sera une voix de plus qui se joindra à celles déjà existantes, partageant les mêmes valeurs, pour réinventer l’espérance d’une société meilleure ».
Ce lancement officiel du Mouvement tengembilum tamassira, a servi de cadre pour ses membres avec en premier son délégué général, de procéder au lancement d’une pétition populaire. Celle-ci vient à l’appui d’une proposition de loi visant la création d’un mécanisme incluant un Fonds de solidarité pour les victimes civiles et militaires de l’extrémisme violent et des attaques terroristes. Un acte de solidarité en faveur des « personnes qui ont exposé, voire sacrifié leur vie pour garantir notre liberté » a confié le Pr Augustin Loada.
Précisons que « tengembilum tamassira », sont des expressions en langues nationales mooré et dioula, qui signifient en français «le chemin de la citoyenneté ». Son lancement qui a eu lieu ce 19 juillet, s’est fait en présence de responsables de partis politiques, de présidents d’institutions, d’acteurs de la société civile, et de bien d’autres composantes de la société.