La tenue du forum national de la diaspora, le projet de loi portant Code électoral, l’annulation des sanctions des magistrats par le Conseil d’Etat, l’évolution de l’affaire de recrutement douteux à la CNSS. Ce sont les sujets sur lesquels, le chef de file de l’Opposition politique (CFOP) a apporté sa lecture au cours d’une conférence de presse tenue le 17 juillet dernier, au siège de ladite structure. Une conférence de presse co-animée par Me Gilbert Noël Ouédraogo de l’ADF/RDA et Yumanli Lompo, président du PNDS.
Le chef de file de l’Opposition politique (CFOP), en rencontrant la presse le 17 juillet dernier, s’est prononcé sur un certain nombre de préoccupations concernant la marche de la Nation. Ce sont, entre autres, la tenue du forum national de la diaspora, le projet de loi portant Code électoral, l’annulation des sanctions de magistrats par le Conseil d’Etat, l’évolution de l’affaire de recrutement douteux à la CNSS. Cette conférence de presse co-animée par Me Gilbert Noël Ouédraogo de l’ADF/RDA et Yumanli Lompo, président du PNDS, a passé au peigne fin tous ces sujets.
S’agissant de l’organisation du forum national de la diaspora, selon Me Gilbert Noël Ouédraogo, l’opposition avait, à travers un communiqué de presse, salué cette noble initiative émanant des gouvernants. Elle avait souhaité un débat franc et constructif sur des sujets d’importance majeure comme le vote de la diaspora, la meilleure contribution des compatriotes de l’extérieur à la construction nationale, etc.
Et de renchérir, sur les débats de fond menés par le forum, que l’opposition, à l’instar d’une grande partie des représentants de la diaspora, a déploré le manque de protection des frères et sœurs vivant à l’extérieur et qui sont très souvent victimes de graves exactions dans certains pays y compris africains, qui ont ratifié plusieurs conventions en matière d’immigration. Elle a souhaité la mise en place, par l’Etat, d’un cadre juridique permettant la protection des compatriotes vivant à l’extérieur.
Pour le conférencier Me Gilbert Noël Ouédraogo, le Burkina Faso doit prendre en compte, dans tous les projets de construction des cités en cours et à venir, tous les Burkinabè plutôt que de dédier une cité uniquement à la diaspora.
Et d’ajouter que ce projet « viole » ainsi l’égalité entre les Burkinabè et introduit subtilement une discrimination entre les citoyens. Pour le CFOP, c’est un projet plus électoraliste que de développement.
Pire, les coûts d’acquisition proposés, sont hors de portée de la majorité des Burkinabè vivant à l’extérieur. Quant à l’exhortation de la diaspora à investir au Burkina, le CFOP a noté que des participants de la diaspora ont estimé ne pas être convaincus des garanties de protection des biens et des personnes qu’offre le gouvernement.
Le CFOP a brandi des preuves : les sociétés saccagées lors de l’insurrection populaire peinent à démarrer à nouveau leurs activités et pire, beaucoup d’entre elles éprouvent des difficultés à survivre. Comme proposition, l’opposition a estimé qu’il appartient au gouvernement de procéder à des réformes nécessaires pour rassurer les compatriotes et les amener à investir plus dans les différents secteurs économiques du pays.
L’autre volet du sujet abordé par le CFOP, est le vote des Burkinabè de l’extérieur. L’opposition a relevé que le gouvernement a entretenu à dessein une ambiguïté déconcertante au sujet de ce vote.
Aujourd’hui, affirme le CFOP, c’est au parlement que la patate chaude a été refilée. Toujours selon le CFOP, le plus ahurissant, c’est que le pouvoir continue de charger le gouvernement passé de la non-effectivité du vote de la diaspora.
Pour l’opposition, les seuls documents devant permettre de s’inscrire et de voter étant prévus par le Code électoral actuel, il faut les valider et sans ambages déterminer les lieux et les bureaux de vote en nombre suffisant, selon la taille de l’électorat, rapprocher le plus près possible les bureaux de vote de l’électorat, demander l’appui des pays hôtes et maîtriser le mieux possible la question sécuritaire.
L’opposition note que l’Assemblée nationale a ouvert une session extraordinaire, à la demande du gouvernement, pour examiner six projets parmi lesquels, figure la loi portant modification de la loi n° 014 2001 AN du 3 juillet 2001 portant Code électoral.
Ce projet de loi vise à apporter des modifications relatives aux pièces servant à l’inscription sur la liste électorale et au vote, à la tenue du référendum et à la mise en œuvre des dispositions relatives au vote des Burkinabè de l’extérieur.
Cependant, pour l’opposition, la majorité s’apprête à faire « un forcing » en usant de sa position majoritaire à l’Assemblée nationale. Dans le débat d’idées et à travers le vote, l’opposition a affirmé vouloir s’opposer à « ce forcing » qui tente de rompre le consensus qui a toujours prévalu quand à l’adoption des textes relatifs aux pièces de votation. Le CFOP s’est par ailleurs prononcé sur les sanctions infligées aux magistrats.
Pour l’opposition, si les magistrats sanctionnés ont exercé des recours devant le Conseil d’Etat, lequel Conseil a rendu son délibéré en annulant l’ensemble des actes mettant en place la commission d’enquête pour excès de pouvoir de la présidente du CSM, l’opposition, tout en se gardant de commenter une décision de justice, a constaté que l’opération « mains propres » initiée dans la maison des juges, n’a pas tenu ses promesses.
Pour l’opposition, les sanctions ont, certes, été annulées mais les fautes demeurent, car pour elle, l’exemple du respect de la loi doit venir non seulement de ceux qui nous dirigent, mais aussi de ceux qui nous jugent.
Pour finir, le CFOP a tenu à se prononcer sur l’évolution de l’affaire dite de fraude à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Le CFOP a félicité vivement le comité CGT-B de la CNSS qui, selon lui, a fait preuve de patriotisme et de citoyenneté en levant le lièvre. Pour lui, les arguments avancés par le comité CGT-B de la CNSS sont de taille.
Pour le comité CGT-B, le tiers des admis ont un lien de parenté avec les travailleurs de l’entreprise et pire, le directeur des Ressources humaines (DRH) aurait facilité la réussite de son épouse, de sa nièce et de son neveu au même concours.
En outre, quatre autres épouses d’agents de la CNSS ont été admises à ce concours à problème. C’est fort de tout cela que, répondant à l’une des exigences de la CGT-B, la CNSS a démis le DRH de ses fonctions.
Le CFOP a affirmé que tout ce qu’il souhaite, c’est que la lumière sur cette affaire soit faite, car beaucoup de jeunes qualifiés et compétents sont en quête d’emploi. Il n’est donc pas acceptable qu’une entreprise publique se mue en entreprise familiale, en secte destinée à engraisser une minorité.