Le Conseil d'État du Burkina Faso a annulé des sanctions contre des magistrats, limogés ou punis pour "manquement à l'éthique et à la déontologie", dans une décision publiée, hier.
Le Conseil d'État a prononcé "l'annulation" des sanctions décidées par le Conseil supérieur de la magistrature "pour vice de forme".
Deux hauts magistrats, la présidente de la Cour de cassation, Thérèse Traoré, et son procureur général, Armand Ouédraogo, avaient été mis à la retraite d'office, tandis qu'un troisième avait été révoqué. Six autres magistrats avaient été rétrogradés, sept abaissés d'échelons et deux blâmés, par le Conseil supérieur de la magistrature.Ces sanctions faisaient suite à "des présomptions graves de violation des règles d'éthique et de déontologie ayant jeté le discrédit sur l'institution judiciaire" qui pesaient sur 34 magistrats. Quinze avaient été mis hors de cause.
Élu en novembre 2015, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré avait annoncé, lors de sa campagne électorale, faire de la lutte contre la corruption une priorité de son mandat. En février, quatre magistrats, accusés par une commission d'enquête de "monnayer" leurs services, avaient déjà été sanctionnés pour "manquement à l'éthique".