Le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré a pris la décision de suspendre le processus de mise en œuvre du Sénat, deuxième chambre du parlement burkinabè, a appris APA, à travers un communiqué rendu public lundi soir.
Dans le communiqué, Blaise Compaoré souligne qu’« au regard des controverses et préoccupations qui traversent les différentes composantes de la société burkinabè, et relatives à la création du Sénat…», il convient de suspendre le processus.
Le document indique à cet effet que « le Président du Faso soucieux de garantir l’unité nationale, de préserver les acquis démocratiques, et fidèle à la longue tradition de dialogue et de paix qui ont toujours caractérisé le peuple burkinabè, a donné des instructions au Premier Ministre et au Ministre d’Etat, Ministre chargé des relations avec les institutions et des reformes politiques ».
Le texte précise que les personnes susmentionnées doivent convoquer « dans les meilleurs délais le comité de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre des Réformes Politiques consensuelles à l’effet de lui soumettre au plus tard le 31 août 2013, un rapport d’étape circonstancié sur le processus d’opérationnalisation du Sénat avec des recommandations et propositions appropriées dans un esprit de consolidation des institutions républicaines ».
Enfin, Blaise Compaoré estime que « le raffermissement continu de la cohésion sociale ainsi que la mobilisation de l’ensemble des citoyens autour des enjeux de stabilité et construction du développement, constituent un impératif pour l’édification d’un Burkina Faso de progrès et de démocratie ».
La loi organique portant mise en place du Sénat, deuxième chambre du parlement burkinabè, a été votée par l’Assemblée nationale, le 21 mai dernier, malgré le rejet par l’opposition politique.
Une des étapes importantes de la mise en place du Sénat a été le vote, le 28 juillet, des représentants des collectivités territoriales, remporté par le parti au pouvoir, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), obtenant 36 sièges sur 39.
Ces élections sénatoriales du 28 juillet ont été boycottées par l’opposition politique burkinabè qui, à la demande de son chef de file, Zéphirin Diabré, a organisé une marche-meeting le même jour.
Les autres étapes de la mise en place du Sénat devraient concerner, entre autres, le choix des représentants de la chefferie coutumière, des religieux et de la société civile.
A ces élus viendraient s’ajouter les 29 sénateurs désignés par le président du Faso. Au total, l’institution devrait compter 89 sénateurs.