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Burkina : Procès du putsch manqué/ «le Touareg» était un espion au sein de l’ex RSP

Publié le jeudi 12 juillet 2018  |  AIB
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© Autre presse par DR
La salle d’audience du procès du putsch de 2015
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Le Sergent-chef Roger Koussoubé dit le «Touareg» a révélé mardi, qu’il était également un agent de renseignement au sein d’un ex Régiment de sécurité présidentielle (RSP), subdivisé selon lui, en trois camps dont des pro-Zida et des pro-Bassolé.

Au cours de son audition démarrée mardi et poursuivie mercredi devant le tribunal militaire, le Sergent-chef Roger Koussoubé dit le «Touareg» a révélé que le RSP crée sous le régime du président déchu Blaise Compaoré, s’est divisé en trois parties, après la chute de ce dernier fin octobre 2014.

Si le premier groupe est resté fidèle au corps selon ses dires, le second groupe, lui, s’est rangé derrière l’ex numéro 2 du RSP et Premier ministre de la Transition le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida.

Le troisième groupe, selon lui, a pris fait et cause pour l’ancien chef de la diplomatie burkinabè sous le régime de Blaise Compaoré, le Général Djibril Bassolé, également inculqué dans le procès.

Le Sergent-chef Roger Koussoubé dit le «Touareg» a cité deux «pro-Zida actifs» à savoir le sergent Compaoré et le soldat Nadié.

«Le sergent Compaoré approchait les jeunes au Conseil de l’entente dans des moments difficiles et leur donnaient de l’argent. Le soldat Nadié intoxiquait les jeunes» a-t-il affirmé à la barre.

Ces derniers, selon ses dires, ont été affectés après la crise de juin 2015 mais pour autant estime-t-il, «cela ne veut pas dire qu’il n’y en existait plus».



Concernant les supposés partisans du Général Bassolé, il a cité l’Adjudant-chef major Eloi Badiel et l’adjudant Jean Florent Nion qui l’ont précédé à la barre.

Ces derniers lors de leur passage à la barre, ont tous les deux affirmé avoir été informés de la décision du coup d’Etat du 16 septembre 2015 par le Sergent-chef Roger Koussoubé dit le «Touareg», sous instruction du Général Gilbert Diendéré.

Affirmation que le Touareg nie totalement, mieux, il révèle que ces derniers font partie de l’ail du RSP travaillant pour le Général Bassolé.

«Le major Badiel et l’adjudant Nion rendaient compte avant, pendant et après le coup d’Etat à Djibril Bassolé», a-t-il affirmé.

Comme preuve de ses affirmations, il a affirmé que l’adjudant Nion l’a confié à plusieurs reprises à son poste de garde, que « Djibril est bien placé pour diriger le pouvoir en cas de crise ».

«Un jour, il m’a rencontré à l’alimentation le Bon samaritain. Il m’a donné une carte Sim et m’a dit que quelqu’un va m’appeler. Il m’a aussi donné 50 000 FCFA», a-t-il aussi affirmé.

Il a aussi évoqué une tentative de renversement du pouvoir de la Transition par les pro-Bassolé, en juin 2015.

Toutes ces informations qu’ils obtenaient, ils les faisaient remonter au commandement, selon ses dires, en l’occurrence son commandant d’unité le capitaine Flavien Kaboré.

Devant la chambre de jugement du tribunal militaire, le Sergent-chef Roger Koussoubé dit le «Touareg» a aussi révélé que ce que beaucoup ne savaient pas dans l’armée, c’est qu’il était également un agent de renseignement.

«Les sous-officiers Badiel et Nion oublient qu’ils étaient suivis. Ils voulaient profiter de la situation pour faire quelque chose» a-t-il affirmé.

Selon lui, s’ils avaient su qu’il était du renseignement, ils n’allaient pas lui confier tout ce qu’ils savaient.

Me Guy Herve Kam de la partie civile, a demandé à l’accusé pourquoi, il n’a pas fait ses révélations avant au juge d’instruction.

«Je n’ai pas dit tout cela au juge d’instruction parce que si je l’avais fait peut être que je ne serai pas ici en ce moment», a-t-il déclaré.

Et de préciser qu’il prend même un risque en ce moment car sa famille est sans véritable protection. Le Touareg promet de révéler encore plus d’informations, s’il a la garantie que sa sécurité et celle de sa famille seront assurées.

Pour Me Bonkoungou, avocat des accusés mis en cause par le «Touareg», les révélations du Sergent-chef Roger Koussoubé sont entachées d’irrégularités et créent plus de confusions que de clarté dans la procédure.

Pour autant, Me Séraphin Somé de la partie civile, lui s’est réjoui de ces révélations. «Le procès n’est qu’à ces débuts. On comprend qu’il va nous révéler un certain nombre d’éléments particulièrement intéressant sur le plan juridique» a-t-il déclaré.

Agence d’Information du Burkina

Wurotèda Ibrahima SANOU
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