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Hermann Ouedraogo, délégué CSBE de l’île de FRANCE, à propos du forum national de la diaspora « Ce forum devra consacrer la diaspora comme levier du développement du Burkina »

Publié le mercredi 11 juillet 2018  |  Le Pays
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Aujourd’hui, s’ouvre à Ouagadougou, le tout premier forum national de la diaspora burkinabè. A l’occasion, nous avons rencontré un des membres de la délégation des Burkinabè de France, Hermann Ouédraogo, qui vient également d’être élu délégué du Conseil burkinabè de l’étranger (CSBE) de la région Île de France. Avec lui, nous abordons, en plus de ses attentes pour ledit forum, la question de la diplomatie burkinabè.



« Le Pays » : Pouvez-vous vous présenter ?



Hermann Ouédraogo (H.O) : Tout d’abord merci à vous de nous donner l’occasion de nous adresser aux Burkinabè à travers votre journal historique.

Je suis Hermann Wendlassida Isidore Ouédraogo.

Mon parcours est un parcours classique. J'ai obtenu mon Bac à Ouagadougou. Par la suite, j’ai été successivement diplômé de l'Université de Paris Est Créteil en licence Administration et Gestion des Entreprises et de l'Université Paris SUD 11 en Master Développement agricole durable, Environnement et sécurité alimentaire. Depuis 2014, je suis professeur de biotechnologie Santé Environnement à l’académie de Versailles. Par ailleurs, je suis président de l’association SEED (solidarité entraide et développement), et le 24 juin dernier, j’ai été élu délégué CSBE Île de France.



Vous avez donc été brillamment élu délégué du CSBE pour la région Iles de France. Quel a été votre thème de campagne ?



Le programme qui a été présenté à la diaspora burkinabè d’Ile de France, est participatif et collaboratif. Toute la communauté y participe. Ce programme tourne autour des principaux points qui sont, entre autres : renforcer la cohésion sociale,consolider et améliorer le lien avec le Burkina, mieux encadrer les nouveaux étudiants qui arrivent en France et améliorer la visibilité du Burkina en France à travers l'art et la culture.Toutes celles et tous ceux qui ont apporté des idées pour l’élaboration du programme, s’engagent à accompagner le délégué CSBE que je suis, le temps du mandat qui est de trois ans. Nous travaillerons aussi à rendre cohérentes toutes nos actions et en fédérant tous nos projets.

Sous quel signe placez-vous votre mandat ?



La forte mobilisation lors de l’élection du 24 juin a démontré les grandes attentes de notre communauté. Avant cette élection, notre campagne portait sur des propositions concrètes et tenables. Nous travaillerons à honorer ces engagements pris auprès de la communauté. Mon mandat sera placé sous le signe de la confiance et de l’engagement.



Quel est le rôle d’un délégué CSBE ?



Le délégué CSBE est une personne désignée par une diaspora burkinabè pour être son représentant auprès des autorités, pour toutes les questions en lien avec cette diaspora. Au cours d’un mandat qui dure 3 ans, le délégué se doit d’être à l’écoute des différentes doléances et préoccupations de sa communauté. Il se doit de les transmettre aux personnes-ressources et de suivre leur mise en œuvre. Une fois au cours du mandat, l’occasion est donnée au délégué de se rendre à Ouagadougou afin d’assister à l’assemblée générale ordinaire des délégués CSBE. A cette occasion, des échanges directs ont lieu entre les délégués et leur ministère de tutelle. Le délégué CSBE n'a aucune rémunération, c'est un poste bénévole. Etre délégué CSBE est donc un engagement total, sans calculs financiers et politiques, au service de la communauté.



A combien peut-on estimer le nombre de Burkinabè vivant en France et dans quel secteur d’activités exercent-ils ?



Le nombre exact de Burkinabè vivant en France reste encore un mystère. Au niveau de l’ambassade, sont comptés comme ressortissants Burkinabè vivant en France, les Burkinabè disposant de la carte consulaire. L’identification des Burkinabè est une opération complexe mais qui devra être une priorité pour nos autorités en vue des prochaines élections et de la participation de la diaspora. Les estimations varient entre 6000 et 7000 Burkinabè. Les Burkinabè de France sont dans tous les domaines imaginables. Nous avons rencontré des artisans, des entrepreneurs, des ingénieurs dans tous les types de domaines. Ils excellent tous dans leurs domaines respectifs et pour la plupart, ils vivent en pleine harmonie avec leurs hôtes et renvoient une très bonne image de notre pays.



De façon générale, quelles sont les difficultés auxquelles ils sont confrontés?



Les difficultés sont diverses et varient selon la situation. Selon que l'on est étudiant, en situation non régulière ou travailleur, les problèmes rencontrés sont spécifiques. Mais d'une manière générale, ce sont des difficultés d'une personne qui est éloignée de la mère patrie où la plupart de nos familles vivent toujours. Alors, comment maintenir le lien avec le pays d'origine, tout en s'intégrant dans le pays hôte sans pour autant perdre son identité? Et puis, comment préparer le retour au pays, dans les meilleures conditions?



Comment la diaspora burkinabè de France prépare-t-elle le forum national de la diaspora ?



Il faut dire que la diaspora de France réfléchit depuis plusieurs années sur les thématiques qui vont être abordées lors de ce forum. Plusieurs idées et textes avaient été déjà produits par la communauté. Il y a eu de l'anticipation donc ici, au niveau des Burkinabè de France. Nous avons mis en place, en France, une commission ad hoc qui travaille depuis un certain temps sur un document qui rassemble l'ensemble de nos préoccupations. C’est le lieu de souligner que sans cette anticipation et cet investissement de nos communautés, notre contribution allait être de moins bonne qualité car les délais pour se préparer étaient très courts. Permettez-moi de saluer l’implication et la disponibilité de notre communauté, sur les questions d’utilité publique.



Quelles sont vos principales préoccupations que vous allez soumettre au Forum ?



Nous attendons que ce forum puisse être le lieu qui va permettre de poser les problèmes que rencontre la diaspora et trouver ensemble les solutions à ceux-ci. La synthèse des problèmes qui ont été soulevés, nous a permis de travailler sur deux thématiques majeures: un premier axe sur la protection et la promotion des Burkinabè de l’extérieur et le second point sur les stratégies de mobilisation de la diaspora.



Quelles sont vos attentes?



Ce forum doit être un moment qui doit faire date, car il devra consacrer la diaspora comme levier de développement du Burkina, à l’image de pays comme Israël, ou encore l’Irlande. Nous attendons la prise en compte réelle de toutes nos préoccupations et la mise en place d'une politique de suivi des recommandations qui vont être prises à la fin de ce forum. Qu'à la fin de cette rencontre, nous puissions rassembler les compétences autour d'axes stratégiques à mettre en place. Qu'avec toutes les délégations, nous parvenions à établir les bases, les fondements autour d’intérêts convergents.



Que pensez-vous de la politique extérieure du Burkina ?



Une politique extérieure se construit dans la durée et sur plusieurs années. Aussi puis-je dire qu’elle avait toujours mis en avant la diplomatie de la paix qui nous avait plutôt réussi. Maintenant, il faut laisser le temps à la nouvelle équipe de dérouler son programme et nous pourrons en juger à la fin de leur mission.

Le vote de la diaspora est annoncé pour les élections de 2020. Y croyez-vous ?



Le vote est un droit légitime que nous confère la Constitution. C'est un sujet de préoccupation au sein de notre communauté, d’autant plus que plusieurs pays voisins comme le Sénégal, le Mali, l'ont déjà adopté. Aussi, vous avez pu constater, lors des récents événements que nous avons vécus, l’implication de la diaspora dans les sujets majeurs qui touchent notre pays. Le vote reste de ces sujets majeurs. C'est d'ailleurs un des engagements du président du Faso. Je ne doute pas que nous voterons en 2020.

Comment avez-vous accueilli la rupture des relations diplomatiques entre le Burkina Faso et Taïwan ?



Cela fait partie des prérogatives du président du Faso. C’est une mission régalienne. Aussi, je ne veux pas la commenter.



Propos recueillis par Drissa TRAORE
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